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Égypte : l'armée libère le journaliste et défenseur des droits civiques Hossam Bahgat

Au lendemain de l'appel de l'ONU à le libérer, le célèbre journaliste égyptien Hossam Bahgat a été relâché après deux jours de détention. L'armée égyptienne l'accusait de publier des "informations mensongères".

L'armée égyptienne a relâché, mardi 10 novembre, le journaliste d'investigation et défenseur des droits de l'Homme, Hossam Bahgat, au lendemain de l'appel de l'ONU à le libérer, a indiqué à l'AFP un militant des droits de l'Homme.

"Il m'a appelé et m'a dit qu'il était sorti du bâtiment des services du renseignement militaire", où il avait été arrêté dimanche, a déclaré Gasser Abdel-Razek, directeur de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels, une organisation que Hossam Bahgat a fondé en 2002.

Le reporter de 37 ans avait été convoqué dimanche matin pour être interrogé sur un article publié le 13 octobre révélant un procès militaire que l'armée n'avait pas officiellement confirmé ni réfuté.

Figure de proue de la révolution de 2011

Dans la nuit de dimanche à lundi, le procureur militaire a ordonné son placement en détention préventive pour quatre jours, dans le cadre d'une enquête sur la "propagation de fausses informations qui nuisent aux intérêts nationaux", selon le site d'information Mada Masr avec lequel collabore le journaliste. Au terme de cette détention, il pouvait être soit accusé et renvoyé devant un tribunal militaire, soit relaxé.

Plusieurs ONG, mais également l'ONU réclamaient depuis deux jours la libération de cette figure de proue de la révolution de 2011, qui a reçu la même année le prestigieux prix Alison Des Forges, récompensant des militants des droits de l'Homme.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'était dit lundi "inquiet" de l'arrestation de Hossam Bahgat. Celle-ci intervient dans une Égypte où la liberté d'expression est menacée par la détention de nombreux journalistes. Pour l'ONG Amnesty International, l'arrestation du militant était un signal fort de la détermination des autorités égyptiennes à poursuivre "leur attaque féroce contre le journalisme indépendant et la société civile".

Le Caire a renforcé cet été son arsenal antiterroriste par une loi prévoyant notamment une amende très lourde pour les journalistes et médias, y compris étrangers, qui rapportent des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d'attentats ou d'attaques.

Avec AFP