Le décompte des résultats en Birmanie, avançant au compte-gouttes, confirme mardi matin une victoire écrasante du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi. L’égrenage des bulletins de vote pourrait durer jusqu'à mardi soir.
La Birmanie est toujours dans l’attente de résultats officiels. Deux jours après la tenue des élections législatives, le décompte des voix avançait au compte-gouttes mardi 10 novembre, confirmant cependant une victoire écrasante du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi.
À la chambre basse du Parlement, la plus importante avec 323 sièges en jeu, les premiers résultats portant sur 54 sièges indiquent que la Ligue nationale pour la démocratie (LND) en a remporté 49, contre trois pour le parti au pouvoir, l'USDP.
Les premières circonscriptions tombées se trouvent dans les régions de Rangoun et Mandalay, la deuxième ville du pays, traditionnellement pro-LND. Mais les derniers résultats tombés mardi matin montrent que la LND domine, même dans des régions comme celle du delta de l'Irrawaddy.
L'USDP garde en revanche une influence dans des régions comme l'État Kayah ou l'État Shan, en proie à des conflits armés ethniques, où la "Dame de Rangoun" a pourtant fait une intense campagne.
Ce long égrenage des résultats pourrait durer jusqu'à mardi soir ou plus.
Le gouvernement accusé de retarder les résultats
Devant la lenteur du processus, le parti d’Aung San Suu Kyi a accusé mardi le gouvernement de retarder le décompte des voix. "La Commission électorale a pris du retard intentionnellement car ils veulent jouer un tour”, a déclaré le porte-parole de la LND, Win Htien, à des journalistes depuis la résidence d’Aung San Suu Kyi.
"C’est incompréhensible qu’ils publient les résultats au compte-goutte. Cela ne devrait pas se passer comme cela", a-t-il ajouté.
La veille, la LND avait affirmé avoir remporté au niveau national plus de 70 % des sièges, un chiffre impossible à confirmer de source indépendante.
Un tel score permettrait au parti d'opposition d'obtenir une majorité absolue malgré la présence d'un quart de députés militaires, non favorables à la LND. Après des décennies de junte militaire, puis de domination de ses héritiers depuis les réformes démocratiques lancées en 2011, cela représenterait une révolution complète et inédite pour la scène politique birmane.
Avec AFP