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Le Parlement de Catalogne s'est prononcé, lundi, en faveur d'une feuille de route visant à mener cette région espagnole vers l'indépendance au plus tard en 2017. Le gouvernement de Mariano Rajoy a indiqué qu'il intenterait un recours constitutionnel.

Le Parlement de Catalogne a adopté, lundi 9 novembre, une résolution sans précédent déclarant le début de la rupture avec l'Espagne et le lancement d'un processus qui doit aboutir à la création d'une république indépendante au plus tard en 2017. Soixante-douze députés indépendantistes (sur 135) ont adopté le texte qui lance ce processus visant à créer "un État catalan indépendant prenant la forme d'une République".

Peu après cette annonce, le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a fait savoir que son gouvernement allait intenter un recours constitutionnel contre cette résolution. Mais le Parlement régional, "détenteur de la souveraineté", ne s'estime désormais plus "tributaire des décisions des institutions espagnoles, et en particulier de celles de la Cour constitutionnelle".

Le Parlement régional de la Catalogne, région de l'Europe méditerranéenne de 7,5 millions d'habitants, représentant 20 % du PIB de l'Espagne, est issu d'un scrutin organisé le 27 septembre centré sur la question de la sécession. Ces élections ont été emportées par les indépendantistes, qui ont gagné une majorité des sièges (72 sur 135) sans pour autant obtenir la majorité absolue des voix (47,8 %).

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Les séparatistes estiment disposer d'un soutien suffisant pour lancer le processus d'indépendance, et ont défendu cette résolution en ce sens lundi, soit le "défi le plus important à la démocratie de ces 30 dernières années", a résumé l'élue du parti Ciudadanos, opposée à la sécession, Inès Arrimadas.

La résolution prévoit aussi le lancement de travaux parlementaires pour mettre en place une administration fiscale indépendante et une sécurité sociale.

"Nous n'allons pas vous permettre de construire un nouveau mur"

Le vote de lundi a lieu à moins de deux mois des législatives du 20 décembre en Espagne, où la "question catalane" domine le débat. Le Premier ministre, Mariano Rajoy, dont le Parti populaire (PP, droite) est en perte de vitesse, talonné par Ciudadanos (centre-droit) et le Parti socialiste, a obtenu leur soutien sur le terrain de la défense de l'unité de l'Espagne.

À six semaines des élections, chacun de ces partis avance cependant sa solution : Ciudadanos une réforme des institutions, le Parti socialiste un dialogue et davantage de fédéralisme et Podemos, antilibéral, l'organisation d'un référendum.

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Lundi matin, leurs élus ont plaidé avec fougue pour le maintien de la Catalogne en Espagne, évoquant pour certains un anniversaire européen : celui de la chute du mur de Berlin, un 9 novembre 1989, il y a 26 ans. "Nous n'allons pas vous permettre de construire un nouveau mur", autour de la Catalogne, a prévenu le député du PP, Xabier Garcia Albiol.

Les indépendantistes ont un point faible qui pourrait bloquer leurs desseins : l'absence d'accord sur le futur président de la région, l'extrême gauche refusant le candidat d’"Ensemble pour le oui", jugé conservateur. Ils ont jusqu'au 9 janvier pour s'accorder, faute de quoi ils seraient contraints d'organiser de nouvelles élections.

Avec AFP

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