
En fin de mandat à la tête de la force onusienne de maintien de la paix en République démocratique du Congo, le diplomate allemand Martin Kobler est pressenti au poste d'émissaire de l'ONU en Libye. Une mission ardue pour un profil expérimenté.
Diplomate expérimenté, habitué des terrains difficiles, l’Allemand Martin Kobler va quitter, cette semaine, son poste de directeur de la Monusco, la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC). Sa prochaine casquette pourrait être celle d’émissaire des Nations unies pour la Libye. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a fait une proposition écrite en ce sens, mercredi 28 octobre. Le Conseil de sécurité a jusqu'à vendredi pour s'opposer à cette nomination, qui devrait être ensuite formellement annoncée.
"Un sentiment de satisfaction"
Âgé de 62 ans, Martin Kobler est un vétéran du ministère allemand des Affaires étrangères. Ancien ambassadeur d’Allemagne en Irak puis en Égypte, il a rejoint l'ONU en 2010, comme émissaire adjoint pour l'Afghanistan puis comme émissaire spécial en Irak, de 2011 à 2013. Ces deux dernières années, il a partagé son temps entre Kinshasa et l’est de la RDC.
À la tête de la Monusco – la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde –, il s’est efforcé de rétablir la sécurité, notamment au Nord-Kivu, et à accentuer la collaboration avec l’armée congolaise dans la lutte contre les groupes armés. Des résultats encourageants, comme il l'a expliqué devant le Conseil de sécurité de l’ONU en juillet. "Je pars vraiment avec un sentiment de satisfaction", a-t-il confié à RFI le 25 septembre, "parce que mon premier séjour au mois d’août 2013 à Goma, les gens ont jeté des pierres sur ma voiture, maintenant ils sont plein de gratitude".
Un nouveau challenge en Libye
En Libye, la mission de Martin Kobler sera également ardue. L’ONU peine à ramener la paix dans ce pays d’Afrique du Nord où deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l'est, à Tobrouk.
Le diplomate allemand succéderait à Bernardino Leon dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Au terme de près d'une année de négociations, l’Espagnol était parvenu début octobre à arracher un accord sur un gouvernement d'union nationale aux représentants des parties en conflit présents à Skhirat (Maroc). Mais le Parlement de Tripoli, soutenu par des milices dont certaines islamistes, et le Parlement internationalement reconnu de Tobrouk (est) ont tour à tour rejeté cet accord.
Le Conseil de sécurité a déjà menacé de sanctionner ceux qui bloqueraient le processus de paix ou saperait une transition politique en Libye.
Avec AFP