L'Iran prendra finalement part aux pourparlers sur la crise en Syrie, qui se dérouleront en fin de semaine à Vienne. Une première pour Téhéran, qui est le principal allié régional du régime de Bachar al-Assad, également soutenu par Moscou.
C’est confirmé : l’Iran prendra part aux pourparlers sur la crise syrienne. Le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif se rendra en fin de semaine à Vienne pour participer à des discussions internationales qui visent à trouver une issue politique au conflit syrien, a annoncé, mercredi 28 octobre, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Nous avons reçu l'invitation et il a été décidé que le ministre des Affaires étrangères participerait aux pourparlers", a confirmé la porte-parole, Marzieh Afkham, citée par la télévision d'État, précisant que Mohammad Javad Zarif sera accompagné de ses adjoints Hossein Amir Abdollahian, Abbas Araqchi and Majid Takht Ravanchi.
L’intégration de l’Iran dans ce processus diplomatique, auquel participent notamment les États-Unis et la Russie, avait été révélée dès mardi par le porte-parole du département américain d’État, John Kirby.
L’Iran et la Russie multiplient les discussions
La République islamique est le principal allié régional du régime de Bachar al-Assad, également soutenu par Moscou. Elle multiplie les discussions avec la Russie - Zarif et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont entretenus par téléphone mardi et mercredi - mais sa participation aux discussions de Vienne sera une première dans un cadre multilatéral depuis le début de la crise syrienne, il y a plus de quatre ans.
Une réunion préparatoire se tiendra dès jeudi dans la capitale autrichienne entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie, des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la Turquie, a indiqué une source du ministère russe citée par l’agence de presse Interfax. "Un dialogue est en cours. Nous appelons à l’élargissement de ce dialogue", a déclaré de son côté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Vendredi 30 octobre, ce sont une dizaine de participants au total, dont le secrétaire d'État américain John Kerry, qui sont attendus à Vienne pour ces pourparlers, organisés dans la foulée d'une première rencontre qui a eu lieu le 23 octobre entre les États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie.
Des "conseillers" iraniens en Syrie
L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite - les deux grandes puissances rivales de la région - s'opposent ouvertement sur la Syrie. Téhéran apporte un soutien financier et militaire au régime, alors que l'Arabie saoudite soutient les groupes rebelles.
L'Iran n'envoie officiellement pas de soldats en Syrie, mais seulement des "conseillers" membres des Gardiens de la révolution, l'unité d'élite de l'armée. Fait sans précédent depuis le début du conflit, Téhéran a annoncé officiellement depuis début octobre la mort d'une quinzaine d'Iraniens en Syrie.
Avec AFP et Reuters