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Un séisme meurtrier ébranle l'Asie du Sud

Un séisme de magnitude 7,5 a secoué lundi l'Afghanistan, l'Inde et le Pakistan, selon l'Institut américain de géologie (USGS). L'épicentre a été localisé dans le nord de l'Afghanistan. Un bilan encore provisoire fait état d'au moins 200 morts.

Un séisme de magnitude de 7,5 sur l'échelle de Richter (qui en compte 9) s'est produit, lundi 26 octobre en Asie du Sud, faisant au moins 215 morts au Pakistan et en Afghanistan. La secousse, particulièrement longue, a fait trembler des bâtiments à Kaboul, New Delhi et Islamabad, poussant des habitants paniqués à descendre dans les rues.

Douze écolières afghanes ont été tuées dans une bousculade en fuyant leur école dans le Takhar (nord-est). Les petites filles "se sont précipitées pour sortir de l'école et cela a provoqué une bousculade" mortelle, a déclaré le directeur du département de l'Éducation du Takhar.

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Un séisme meurtrier ébranle l'Asie du Sud

Selon l'Institut américain de géologie (USGS), l'hypocentre du séisme se situait à Jurm, dans les montagnes reculées du Badakhchan, à l'extrême nord-est de l'Afghanistan, à une profondeur de 213,5 km. Dans ce pays, le bilan atteignait 63 morts, dont 30 dans le Kounar, à l'Est, où quelque 1 500 maisons ont été détruites. Un chiffre susceptible d'augmenter, ont averti les autorités.

Au moins 150 morts au Pakistan

Les premiers bilans étaient plus importants au Pakistan voisin, avec au moins 152 morts, principalement dans le nord-ouest, selon un décompte des chiffres fournis par différentes autorités. L'armée a confirmé le décès de 123 personnes et indiqué que plus de 950 personnes avaient été blessées. "C'était terrible, on se serait cru en 2005", a confié une quinquagénaire qui s'est ruée hors de chez elle à Islamabad, où quelques bâtiments ont été fissurés.

Il y a dix ans au Pakistan, le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6 dont l'épicentre se situait à quelques centaines de kilomètres de celui de lundi, avait fait plus de 75 000 morts. Mais l'hypocentre était alors moins profond, rendant les secousses plus destructrices.

L'armée pakistanaise a été mobilisée, tous les hôpitaux militaires placés en état d'alerte et des hélicoptères ainsi que des équipements spécialisés étaient mobilisés.

Le bilan pourrait là aussi s'alourdir, a prévenu le chef du gouvernement provincial de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), l'une des provinces les plus touchées du pays. "Toute la province est en alerte et les hôpitaux sont en état d'urgence, mais il est trop tôt pour fournir un bilan" a indiqué Pervez Khattak, soulignant que sa province est "reculée et montagneuse".

"J'avais l'impression que le ciel allait s'écrouler"

Un commerçant de Peshawar, grande ville du nord-ouest, a raconté à l'AFP avoir commencé par prier avant de courir hors de son magasin, en emportant un enfant qui s'y trouvait. "L'immeuble tanguait comme un pendule, j'avais l'impression que le ciel allait s'écrouler d'un moment à l'autre".

La secousse, qui a détruit des centaines d'habitations, a duré au moins une minute, et au moins une réplique a été ressentie peu après, d'une magnitude de 4,8 selon l'USGS. Les secours sont entravés par le manque de communications, les infrastructures déjà fragiles de la région ayant été mises à rude épreuve.

"Nous espérons que le nombre de victimes ne sera pas aussi important [qu'en 2005, NDLR] car l'hypocentre était très profond", a expliqué un responsable de l'Autorité pakistanaise de gestion des catastrophes naturelles, sous couvert d'anonymat.

Secousse ressentie à New Delhi

La secousse a aussi temporairement interrompu le métro de New Delhi.

Des centaines d'habitants traumatisés se sont précipité dans les rues à Srinagar, principale ville du Cachemire indien à la frontière avec le Pakistan. Le réseau de téléphonie mobile a été coupé et le trafic s'est immobilisé.

La secousse a été ressentie jusqu'en Asie centrale, notamment à Douchanbé, la capitale tadjike, où de nombreuses personnes ont quitté précipitamment leurs bureaux et appartements.

L'Afghanistan est régulièrement touché par des tremblements de terre, notamment au niveau des montagnes de l'Hindu Kush, qui se trouvent sur la ligne de faille entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne.

Avec AFP

Avec AFP et Reuters