Après l'annonce de la reprise d'Opel par Magna et le sauvetage de ses 50 000 emplois en Europe, dont 25 000 en Allemagne, un représentant d'Opel a fait part de sa satisfaction, de même qu'Angela Merkel qui a salué le rôle d'Obama.
AFP - Le soulagement était de mise samedi en Allemagne après l'annonce d'une reprise d'Opel par l'équipementier Magna pour sauver le constructeur de la faillite, malgré des inquiétudes sur l'emploi.
Opel "a désormais une perspective d'avenir", s'est félicitée la chancelière Angela Merkel lors d'une brève conférence de presse en milieu de journée, quelques heures après la fin d'une négociation nocturne marathon pour sauver le constructeur et ses 50.000 emplois en Europe, dont 25.000 en Allemagne.
"Nous avons désormais certaines perspectives d'avenir", a-t-elle dit. "Les salariés le méritent, car ils ne sont pas responsables de la situation, c'est au contraire la faute d'une gestion catastrophique de GM aux Etats-unis".
Le gouvernement allemand, qui a accepté d'avancer 1,5 milliard d'euros à la future société fiduciaire qui sera chargée de transférer Opel de sa maison-mère américaine General Motors à Magna, "a fait ce qu'il pouvait, et à mon avis ce qu'il devait", a souligné la chancelière.
Les négociations, "très difficiles", ont constitué un "test pour les relations transatlantiques", a observé Mme Merkel, qui a révélé avoir personnellement appelé vendredi le président américain Barack Obama pour lui demander son soutien dans ce dossier.
Pour Opel et son futur repreneur Magna, adossé à la banque russe Sberbank et allié au constructeur russe GAZ, "le travail ne fait que commencer, il y a encore beaucoup de difficultés à surmonter", a encore souligné la chancelière.
Le responsable du comité d'entreprise d'Opel, Klaus Franz, s'est dit "très satisfait" du plan de sauvetage annoncé dans la nuit. "Je suis sûr que la solution choisie tiendra le coup", a observé le représentant des salariés.
Mais M. Franz s'est également déclaré sans illusions sur d'inévitables suppressions d'emplois.
"Le plus important c'est que cela ait lieu en prenant en compte la dimension sociale, et qu'il n'y ait pas de fermeture d'usine", a-t-il dit, en se prononçant pour une solution qui ne privilégierait pas un pays européen plus qu'un autre.
Magna n'a pas encore précisé le détail des suppressions d'emplois qu'il compte mettre en oeuvre. Il avait déjà prévenu qu'il comptait supprimer 10% des effectifs allemands, soit 2.500 personnes, sans fermeture d'usine.
Dans toute l'Europe, environ 11.000 postes sur 50.000 au total seraient menacés, selon une source gouvernementale.
"Nous sommes très confiants de trouver des solutions pour préserver autant d'emplois que possible", a déclaré Siegfried Wolf, l'un des dirigeants de Magna, à des journalistes à l'issue des négociations de la nuit.
Les autorités politiques allemandes (au niveau fédéral mais également des Etats régionaux) se sont massivement mobilisées depuis des semaines pour sauver Opel, un enjeu crucial à quatre mois des élections législatives.
La presse allemande saluait d'ailleurs avec soulagement l'accord annoncé dans la nuit: "Magna sauve Opel!" s'exclamait le quotidien populaire Bild dans son édition en ligne. "Opel est sauvé", se félicitait également le site web du quotidien berlinois Der Tagesspiegel.
Après des négociations éprouvantes qui ont connu plusieurs rebondissements - dont la défection cette semaine de l'italien Fiat, principal autre candidat à la reprise d'Opel -, le temps était compté pour Berlin, qui voulait à tout prix trouver une solution avant que la maison-mère d'Opel, General Motors, ne soit placée en faillite. Ce qui pourrait être le cas dès lundi.