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Un ministre accusé de corruption arrêté alors qu'il prenait la fuite

L'ex-ministre du Commerce, limogé à la suite d'accusations de corruption, a été arrêté à l'aéroport de Bagdad après que les autorités aient contraint l'avion dans lequel il s'enfuyait vers les Émirats arabes unis à faire demi-tour.

AFP - Les autorités irakiennes ont contraint samedi un avion de ligne à revenir à Bagdad pour arrêter l'ancien ministre du Commerce, Abdel Falah al-Soudani, limogé après des accusations de corruption, alors qu'il tentait de s'enfuir aux Emirats arabes unis.

"Le ministre cherchait à se soustraire à la justice et à s'envoler pour les Emirats arabes unis", a déclaré le chef de la commission parlementaire pour l'intégrité publique Sabah Saadi.

"Après des communications téléphoniques entre le tribunal et la sécurité de l'aéroport, l'avion est revenu (à l'aéroport de Bagdad, ndlr) et le ministre a été arrêté", a ajouté M. Saadi.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait accepté lundi la démission du ministre du Commerce accusé par les députés de corruption, avant de décider mercredi de reprendre en main son ministère.

"Il y avait un mandat d'arrêt contre le ministre", a rappelé M. Saadi sans préciser où il avait été conduit.

Il s'agit du premier des ministres du gouvernement de M. Maliki à  démissionner sous l'accusation de corruption.

Appartenant à l'une des branches du parti chiite Dawa, la formation du Premier ministre, M. Soudani avait été interrogé à deux reprises les 17 et 18 mai par les députés.

Le chef de la commission parlementaire pour l'intégrité publique avait affirmé le 19 mai que le ministre était accusé d'avoir importé du sucre avarié dans le cadre de la distribution mensuelle de produits de première nécessité à la population, d'avoir couvert des contrats illégaux d'importation de nourriture et d'avoir laissé prospérer la corruption dans son ministère.

Les députés n'avaient pas été convaincus par son passage au Parlement et une centaine d'entre eux avaient signé une pétition pour préparer un vote de défiance.

Le 30 avril, deux de ses frères avaient été arrêtés à Samawa, à 350 km au sud de Bagdad. Auparavant, le porte-parole du ministère avait été interpellé après une fusillade à l'intérieur du bâtiment entre les gardes et des policiers venus l'arrêter avec sept autres responsables qui avaient réussi à s'enfuir.

Jeudi, le chef du gouvernement irakien avait annoncé que "la campagne anti-corruption qui vient de commencer n'épargnera personne".

"Plus de 50 personnes ont été arrêtées et sont accusées de corruption", avait indiqué M. Maliki.

"Je ne défendrai aucun ministre ou fonctionnaire corrompu", avait-il dit.

Né en 1947 à Bassorah (sud), M. Soudani s'était exilé à la fin des années 1970 en Grande-Bretagne. En 1981, il avait obtenu un doctorat en biochimie.

L'affaire Soudani intervient alors que le ministre du Pétrole, Hussein al-Chahristani, doit prochainement être entendu par le Parlement pour s'expliquer sur son incapacité, selon les députés, à augmenter les exportations de brut.

Cent quarante députés (soit plus de la majorité) ont signé une pétition pour pouvoir interroger M. Chahristani, ministre du Pétrole depuis mai 2006.

Si les députés ne sont pas satisfaits des explications du ministre, un vote de défiance pourrait ensuite être organisé, et le Premier ministre pourrait potentiellement le limoger.
  

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