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Déjà très impopulaire, la présidente du Brésil Dilma Rousseff est confrontée depuis mercredi à deux nouveaux risques de destitution. Les comptes publics de l'État pour 2014 sont notamment mis en défaut.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, déjà au plus bas dans les sondages, a subi deux cinglants camouflets en 24 heures, qui fournissent des munitions aux partisans de sa destitution et la fragilisent un peu plus.

Le Tribunal des comptes de l'Union (TCU) a préconisé aux parlementaires brésiliens, mercredi 7 octobre, de rejeter les comptes publics de l'État de 2014 au motif qu'ils auraient été sciemment entachés d'irrégularités.

Les membres du TCU ont ainsi validé les arguments de l'opposition de droite selon lesquels le gouvernement a sciemment maquillé les comptes pour minorer l'ampleur des déficits publics en pleine année électorale. Il aurait notamment fait supporter temporairement par des organismes publics certaines dépenses courantes incombant à l'État et d'autres dépenses excédant celles adoptées par le Parlement lors du vote du budget, pour un total de 41 milliards de reais (9,3 milliards d'euros).

Épées de Damoclès

La veille, le Tribunal supérieur électoral (TSE) avait ouvert le feu en relançant une enquête sur la campagne présidentielle de 2014 ayant abouti à la réélection disputée de Dilma Rousseff, sur fond d'accusations par l'opposition de financement illicite en marge du vaste scandale Petrobras.

>> À voir sur France 24, l'infographie "Petrobras, le scandale qui déstabilise le Brésil"

Les issues des deux procédures sont incertaines mais ces épées de Damoclès vont sans doute empoisonner encore un peu plus le climat politique au Brésil, au moment où le pays est embourbé dans une sévère récession économique.

Dans le cas le plus défavorable pour Dilma Rousseff et son Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir depuis 2003, la justice électorale pourrait finir par invalider l'élection, ce qui déboucherait sur la convocation d'un nouveau scrutin.

Et si le Congrès (députés et sénateurs) faisait aboutir une procédure de destitution motivée par le maquillage des comptes publics, c'est le vice-président Michel Temer qui assumerait le pouvoir jusqu'aux prochaines élections de 2018. Celui-ci est membre de l'incontournable mais très frondeur allié parlementaire du PT, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre).

Mais le rapport du TCU ne sera soumis au vote du Congrès qu'au terme d'un périple parlementaire assez long, très probablement pas avant début 2016.

Avec AFP