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Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 6 octobre, les réactions de la presse étrangère aux violences qui ont émaillé hier le comité central d'entreprise d'Air France à Orly.

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On consacre cette revue de presse internationale à la réaction des journaux étrangers aux violences qui ont émaillé le comité central d’Air France, hier, à Orly.
C’est une image spectaculaire, et elle fait la une du quotidien américain "The Wall Street Journal": le directeur général adjoint d’Air France, la chemise déchirée, en train d’escalader une clôture pour échapper à ses salariés. Il se hisse avec l’aide des forces de l’ordre et de membres du service de sécurité, après avoir été violemment pris à partie par des employés, qui l’ont contraint à fuir le comité central d’entreprise au cours duquel il a annoncé, avec le DRH du groupe, Xavier Broseta, la suppression de 2900 emplois. "Le patron d’Air France perd sa chemise dans une manifestation", titre, avec un brin d’ironie, le quotidien britannique "The Independent", qui raconte que Xavier Broseta "a failli se faire lyncher". "Voilà la façon dont les salariés français tentent de défendre leur cause", constate le journal, qui évoque la fracture entre les représentants des personnels navigants, ceux des personnels au sol, et les syndicats de pilote, accusés de faire preuve d’"arrogance" et d’"égoïsme" - un pilote confirmé d’Air France gagne en moyenne plus de 200 000 euros par an, pour 14 heures de vol par semaine. "Un moment chaotique: le personnel d’Air France déshabille à moitié ses patrons après qu’une négociation sur l’emploi tourne mal", écrit le quotidien britannique "The Guardian", qui rappelle que ce n'est pas la première fois, en France, que des conflits sociaux dégénèrent ainsi.
La presse anglo-saxonne regarde, dans l’ensemble, la situation chez Air France avec pas mal de sévérité. "Air France perd sa chemise", écrit "The Wall Street Journal", qui explique que, "certes, on peut éprouver de la sollicitude envers les salariés de la compagnie qui vont bientôt perdre leur emploi", mais que ces derniers feraient mieux de s’en prendre à leurs syndicats, et à "leurs règles qui tuent la croissance". "Les opposants au changement pensent qu’ils peuvent figer le statu quo en imposant des règles qui rendent difficiles les licenciements, ou empêchent l’ouverture à la concurrence", une erreur, car ce qui serait en jeu, serait "la résilience des économies face aux changements inéluctables".
Le journal économique "The Financial Times" dénonce l'incapacité de la direction d'Air France à réformer l'entreprise, en expliquant qu’elle avait d’abord proposé une "restructuration douce", avec une augmentation du nombre d’heures de travail pour les pilotes - un "plan A" que plusieurs experts considéraient, à l’époque,  comme "la dernière chance pour Air France de réduire ses coûts et d'être concurrentielle". Après l’échec de ce "plan A", désapprouvé par le principal syndicat des pilotes, la direction a alors proposé le fameux "plan B" qui a mis le feu aux poudres, hier.
Ailleurs en Europe, l"'affaire Air France" est également largement commentée. "Le DRH d'Air France a failli se faire lyncher", titre le quotidien suisse "La Tribune de Genève". "Air France confirme 2 900 suppression de postes, les employés se révoltent", rapporte le journal italien "La Repubblica", tandis que le quotidien belge "Le Soir"  évoque "la colère de quelques travailleurs après l'annonce de 2 900 suppressions d'emplois" par la direction d'Air France, "molestée". En Allemagne, le quotidien "Die Welt" compare la situation chez Air France à celle de la Lufthansa, qui vient de connaître elle aussi un long bras de fer entre direction et pilotes.
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