Bachar al-Assad, qui s'exprimait dimanche pour la première fois depuis le début des frappes russes à la télévision iranienne, a salué la campagne menée en Syrie par Moscou, qui entame son cinquième jour consécutif de frappes aériennes.
Le "complot" des dirigeants occidentaux contre la Syrie a échoué, a assené Bachar al-Assad, qui s’exprimait dimanche 4 octobre pour la première fois depuis le début des frappes russes en Syrie à la télévision iranienne.
Au cours de l’entretien, le président syrien a notamment qualifié de "contre-productives" les frappes aériennes de la coalition formée par les États-Unis pour lutter contre le groupe djihadiste État islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Sans surprise, le chef d’État syrien a, a contrario, salué l'alliance constituée par la Syrie, la Russie, l'Iran et l'Irak pour lutter contre le "terrorisme". Cette coalition "va produire des résultats concrets", a-t-il assuré ajoutant que "les chances de succès de la nouvelle coalition sont élevées."
Assad confiant
Le président syrien Bachar al-Assad a aussi mis en garde dimanche contre la destruction de la région du Moyen-Orient en cas d'échec de la coalition de la Russie et de ses alliés contre "les groupes terroristes" dans son pays. Il a en outre précisé qu’en cas d’échec, la Syrie et "l'ensemble de la région" seront détruites. Mais il s'est dit confiant dans l’idée que "cette coalition va obtenir de véritables résultats".
Bachar al-Assad a également invité les pays occidentaux à se joindre à cette coalition. "Si ces États rejoignent de manière sérieuse et sincère la lutte contre les terroristes, du moins en cessant de les soutenir, nous obtiendrons des résultats beaucoup plus rapidement".
Sur le terrain, les avions russes ont mené des frappes dans le pays au cinquième jour consécutif, ravagé par quatre ans et demi de conflit, détruisant, selon Moscou, des positions du groupe jihadiste État islamique (EI).
"Changez de cap"
Mais une fois de plus, les pays occidentaux ont regretté que ces bombardements visent surtout des groupes rebelles hostiles à Assad, et non exclusivement l'EI. La Russie doit "changer de cap", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron.
Le départ d'Assad est réclamé par de nombreux dirigeants occidentaux, comme David Cameron, qui a lancé dimanche un appel en ce sens aux Russes. "Je leur dirai : ‘changez de cap’, rejoignez-nous pour attaquer l'EI mais reconnaissez que si nous voulons une région stable, nous avons besoin d'un autre dirigeant qu'Assad", a-t-il déclaré dimanche sur la BBC.
Cette campagne russe a, par ailleurs, été jugée dimanche "inacceptable" par le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, frontalier de la Syrie, suit avec inquiétude l'internationalisation du conflit. "Malheureusement, la Russie commet une grave erreur", car son intervention va "isoler la Russie dans la région à terme et n'augure rien de bon", a-t-il prévenu.
Le Premier ministre français Manuel Valls a, quant à lui, appelé dimanche Moscou à "ne pas se tromper de cibles" en frappant d'autres organisations que l'EI.
Avec AFP et Reuters