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Après l’intrusion de drones russes en Pologne, l'Otan va muscler la défense de son flanc est
L'Otan a annoncé vendredi le lancement de l'opération "Sentinelle orientale" pour renforcer son flanc est dans les jours à venir, après l'incursion sans précédent de drones russes dans le ciel polonais. Plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne, y participent pour muscler la défense aérienne de l’Alliance.
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, lors d'une conférence de presse, au siège de l'Otan à Bruxelles, le 12 septembre 2025. © Simon Wohlfahrt, AFP

L'Otan a annoncé vendredi 12 septembre le renforcement de la défense de son flanc est. Une décision qui fait suite à l'intrusion sans précédent cette semaine de drones russes dans le ciel polonais.

L'Alliance va lancer une opération pour "renforcer encore davantage notre posture le long de notre flanc oriental", a affirmé devant la presse à Bruxelles le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Mark Rutte.

L'ordre a d'ores et déjà été donné de lancer cette opération baptisée "Sentinelle orientale", a précisé de son côté le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Alexus Grynkevich.

Elle débutera concrètement "dans les jours à venir" et comprendra des contributions provenant de plusieurs pays de l'Alliance , "notamment le Danemark, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres", a ajouté Mark Rutte.

La France a déjà annoncé l'envoi de trois Rafale pour renforcer la défense de l'espace aérien polonais. L'Allemagne a également décider de contribuer à une meilleure défense de l'espace aérien polonais.

Enquête sur l'incursion russe

"Sentinelle orientale sera flexible et agile, offrant une dissuasion et une défense encore plus ciblées exactement quand et où cela est nécessaire", a assuré le général Grynkevich.

Ce dernier n'a pas apporté de précision supplémentaire sur le caractère intentionnel de cette incursion sans précédent d'une vingtaine de drones russes dans l'espace aérien polonais. L'évaluation est toujours en cours, a-t-il assuré, alors que la Pologne et les 27 de l'Union européenne ont de leur côté dénoncé une "violation intentionnelle" de l'espace aérien polonais.

"Quelle qu'ait été l'intention derrière cela, et que ce soit une erreur ou non, nous continuons à enquêter là-dessus. C'était dangereux et inacceptable", a-t-il affirmé.

Des F-16 et F-35 polonais et néerlandais ont abattu au moins trois drones sur les 19 ayant pénétré dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien polonais, une première dans l'histoire de l'Alliance créée en 1949. La Russie a de son côté nié toute responsabilité.

"Ce fut une opération très réussie", s'est à nouveau félicité le général Grynkevich.

Mais, a-t-il ajouté, aussi réussie qu'elle soit, nous apprenons toujours quelque chose lors du débriefing", notamment sur la nécessité d'une défense anti-aérienne plus adaptée à des attaques de drones.

"En plus des capacités militaires plus traditionnelles, cet effort comportera également des éléments conçus pour répondre aux défis particuliers associés à l'utilisation des drones", a ainsi assuré le secrétaire général de l'Otan.

Le coût de la défense 

Interrogé sur le coût représenté par l'usage de systèmes d'armement valant plusieurs millions d'euros pour contrer des drones nettement moins chers, particulièrement sur le long terme, le général américain a assuré que l'Otan travaillait à des solutions.

En collaboration avec le commandant suprême à la Transformation de l'Otan, l'amiral Pierre Vandier, l'Alliance va "s'assurer que nous obtenons des armes à moindre coût" pour assurer une défense "durable" à long terme, a-t-il assuré.

Avec AFP