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Manifestations propalestiniennes : Madrid muscle sa sécurité pour l'arrivée de la Vuelta dimanche
Les autorités de la région de Madrid vont déployer un renfort "extraordinaire" de 1 500 membres des forces de l'ordre pour les deux dernières étapes du Tour d'Espagne cycliste, perturbé par des manifestations propalestiniennes visant la présence de l'équipe Israel-Premier Tech. Ce dispositif sera renforcé, dimanche, qui marquera l'arrivée de la Vuelta dans la capitale espagnole, par 800 policiers municipaux.
Des manifestants propalestiniens sur le bord de la route au départ de la 16e étape de la Vuelta, le 9 septembre, à Poio, en Galice. © Miguel Riopa, AFP

Afin d'assurer la sécurité des deux dernières étapes de la Vuelta, perturbée par des manifestations propalestiniennes depuis plusieurs jours, les autorités madrilènes vont déployer des renforts policiers "extraordinaires" en fin de semaine dans la capitale espagnole, où l'arrivée de la course cycliste est prévue dimanche 14 septembre.

Les actions des manifestants visent tout particulièrement la présence de l'équipe Israel-Premier Tech depuis son arrivée sur le territoire espagnol, dans le contexte de la guerre à Gaza.

Pour la dernière étape, pas moins de 1 100 policiers supplémentaires seront déployés à Madrid, soit le plus important renfort de ce type depuis le sommet de l'OTAN en 2022, a précisé la préfecture dans un communiqué.

La veille déjà, quelque 400 membres de la garde civile s'ajouteront au dispositif de sécurité pour l'avant-dernière étape, courue intégralement dans la région de Madrid. L'objectif est de "concilier la sécurité de l'événement sportif et le droit légitime de manifester de tout citoyen", ajoute la préfecture, qui appellent les dirigeants des administrations madrilènes à "agir avec responsabilité afin (...) d'éviter des incidents qui pourraient entacher la légitime protestation que de nombreux citoyens de notre pays expriment face à ce génocide".

Les effectifs de policiers municipaux seront "presque doublés" pour l'arrivée de la Vuelta, a annoncé de son côté, jeudi, Inma Sanz, première adjointe au maire de Madrid lors d'une conférence de presse.

"La police municipale aura près de 800 personnels déployés tout au long du parcours (...) Le dispositif initial prévoyait environ 500 agents pour le parcours dans la ville de Madrid, d'environ 40 kilomètres".

Manifestations propalestiniennes : Madrid muscle sa sécurité pour l'arrivée de la Vuelta dimanche
Des membres de l'organisation de la Vuelta tentent de contenir des manifestants propalestiniens, le 3 septembre 2025 à Bilbao. © ANDER GILLENEA / AFP/Archives

En dépit de plusieurs appels à se retirer de la course, l'équipe créée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, qui ne compte qu'un seul coureur de nationalité israélienne, a maintenu qu'elle irait bien jusqu'à Madrid, dimanche.

Jeudi, l'équipe Israël-Premier Tech a indiqué qu'elle courra sous le simple sigle d'IPT lors des Grands Prix de Québec vendredi et de Montréal dimanche afin de prévenir d'éventuels incidents comparables à ceux qui émaillent la Vuelta.

De leur côté, les coureurs ont décidé mercredi avant le départ de la 17e étape qu'ils neutraliseraient eux-mêmes la course en cas de nouveaux incidents liés aux manifestations propalestiniennes qui ont entraîné la chute de plusieurs d'entre eux.

"Nous avons décidé qu'en cas d'incident, nous allions neutraliser l'étape et arrêter de courir", a déclaré mercredi aux médias l'Australien Jack Haig de l'équipe Bahrain qui s'est fait le porte-parole des coureurs au départ de l'étape à El Barco de Valdeorras.

Les représentants des 23 équipes se sont réunis pour voter sur les trois options sur la table : prendre le départ et arrêter l'étape en cas d'incident, tenter de rallier l'arrivée coûte que coûte, ou ne pas prendre le départ.

Manifestations propalestiniennes : Madrid muscle sa sécurité pour l'arrivée de la Vuelta dimanche
Des manifestants propalestiniens agitent des drapeaux au départ de la 17e étape de la Vuelta, à El Barco de Valdeorras le 10 septembre 2025. © Miguel RIOPA / AFP

Les organisateurs ont été contraints à écourter déjà deux étapes, comme la 11e la semaine passée à Bilbao, la 16e a été arrêtée à 8 km de l'arrivée initiale en raison de manifestations.

Mardi, un arbre a même été abattu sur une route avant d'être dégagé pour permettre le passage du peloton, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Nouvelles tensions diplomatiques entre l'Espagne et Israël

Sur ces mêmes réseaux sociaux, des associations de soutien à la Palestine (dont le mouvement BDS, "Boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël") ou le parti de gauche radicale Podemos diffusent pour les jours à venir de nouveaux appels à se mobiliser et partagent même règles de conduite et conseils, signe que le mouvement ne s'essoufflera pas avant la fin de l'épreuve.

Podemos invite ainsi à se rendre dimanche dans les "points de visibilité maximale" de la capitale madrilène, comme le rond point d'Atocha, ou la place Callao, près de la célèbre avenue Gran Via et de venir "avec pas mal d'avance, vers 16 h" avec drapeaux, foulards, vêtements aux couleurs du drapeau palestinien.

Manifestations propalestiniennes : Madrid muscle sa sécurité pour l'arrivée de la Vuelta dimanche
Des cyclistes de l'équipe Israel Premier Tech passent devant des manifestants portant des drapeaux palestiniens lors de la 11e étape de la Vuelta a España, à Bilbao, en Espagne, le 3 septembre 2025. © Miguel Oses, AP

Le soutien à la cause palestinienne est très populaire en Espagne, où le gouvernement de Pedro Sánchez a reconnu l'État de Palestine en mai 2024.

La fin de cette course se déroule en outre dans un contexte de tension entre l'Espagne et Israël depuis l'annonce, lundi, par Pedro Sánchez de mesures destinées à "mettre un terme au génocide à Gaza", des déclarations qui ont suscité la colère du gouvernement de Benjamin Netanyahu. 

Avec AFP