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L'UE a décidé, dans la nuit de mercredi à jeudi, de débloquer un milliard d'euros pour aider les agences de l'ONU qui viennent en aide aux réfugiés. Elle assistera aussi le Liban, la Jordanie et la Turquie pour faire face à la crise syrienne.

Après l’accord sur l’accueil des réfugiés, l’Union européenne s’est entendue sur l’aide humanitaire. Les 28 États membres de l'UE ont convenu, dans la nuit du mercredi 23 septembre au jeudi 24 septembre, au terme d’un sommet extraordinaire de plus de six heures à Bruxelles, de mobiliser au moins un milliard d'euros supplémentaires pour les agences de l'ONU venant en aide aux réfugiés dans les pays voisins de la Syrie.

Cette enveloppe ira principalement au Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et au Programme alimentaire mondial (PAM), a confirmé le président du Conseil européen Donald Tusk.

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Selon des sources européennes, l'enveloppe d'un milliard correspond à l'addition de 500 millions d'euros proposés par la Commission européenne, des crédits appartenant au budget de l'UE, et des sommes que les États membres sont appelés à verser en complément.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que son pays mettrait la main à la poche à hauteur de 136 millions d'euros. La France dégagera "100 millions d'euros sur deux ans", a fait savoir de son côté le président François Hollande.

Les États membres assisteront aussi le Liban, la Jordanie et la Turquie "et d'autres pays" pour faire face à la crise syrienne grâce à un fonds régional dont la dotation sera augmentée "de façon substantielle", selon lui.

"Responsabilité commune" de mieux contrôler les frontières de l’UE

Le président du Conseil a par ailleurs annoncé que les "hotspots" - des centres d'accueil et d'enregistrement des migrants en Italie et en Grèce - seront mis en place "d'ici la fin novembre". Ces centres d'accueil, installés dans les pays situés en première ligne face à l'afflux de demandeurs d'asile, doivent permettre d'identifier, d'enregistrer et de prendre les empreintes digitales des migrants arrivants, avec une aide logistique d'agences de l'UE.

Des lieux d'accueil existent déjà en Grèce et en Italie, mais ils doivent répondre à un certain nombre de règles de fonctionnement, sous supervision européenne, pour répondre à la définition des "hotspots" voulus par l'UE.

C'est à partir de ces lieux que seront "relocalisés" des réfugiés vers d'autres États membres. Et c'est aussi à partir de ces endroits que devront être renvoyés vers leur pays d'origine ceux qui seront considérés comme des migrants illégaux, sans besoin d'une protection internationale.

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"Une gestion et un contrôle corrects de nos frontières extérieures relèvent de notre responsabilité commune. Ce serait injuste de faire porter tout le fardeau par l'Italie, la Grèce ou d'autres pays. C'est pourquoi nous avons tous offert d'aider de toutes les façons possibles", a expliqué Donald Tusk.

Pour tenter d'endiguer les problèmes aux frontières périphériques de l'UE, des ressources additionnelles seront attribuées aux agences européennes en charge des contrôles, avec le renfort de personnel et de matériel en provenance des États membres.

L'UE, qui a lancé plusieurs procédures d'infraction sur le sujet, a profité par ailleurs du sommet extraordinaire pour rappeler aux États membres de compléter la transposition du régime d'asile commun dans leurs législations nationales.

Avec AFP