Alors que l'armée burkinabè est arrivée à Ouagadougou mardi pour négocier la reddition des putschistes du RSP, le Premier ministre Isaac Zida a été libéré, selon les informations recueillies par France 24.
Le Premier ministre de la Transition Isaac Zida, aux mains des putschistes depuis le coup d'État, a été libéré mardi 22 septembre au matin, selon les informations recueillies par France 24. En bonne santé, il a pu quitter le palais présidentiel de Ouagadougou et se trouve désormais en lieu sûr.
Amené au pouvoir par le coup d'État du 17 septembre, le général Gilbert Diendéré, ancien chef du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), avait déclaré lundi dans un communiqué lu à la radio et à la télévision "accepter la libération du lieutenant-colonel Isaac Zida en signe d'apaisement, conformément au projet d'accord" de sortie de crise proposé par la médiation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Premier ministre de la Transition, Izaac Zida, qui avait brièvement assumé les fonctions de chef d'État après la chute du président Blaise Compaoré renversé par la rue en octobre 2014, était en conflit ouvert avec le RSP, dont il avait pourtant été le numéro 2. Cette libération effective intervient alors que l'armée burkinabè est entrée dans Ouagadougou au cours de la nuit et négocie avec le RSP sa reddition.
"Tous les corps [d'armée mobilisés lundi pour marcher sur la capitale] sont entrés à Ouagadougou", dans la nuit du mardi 22 septembre, a déclaré à l'AFP le colonel Serge Alain Ouédraogo, chef adjoint de la gendarmerie burkinabè. "Il faut maintenant obtenir la reddition du RSP sans coup de feu, sans effusion de sang", a-t-il ajouté.
Des colonnes de l'armée régulière étaient arrivées, lundi en début de soirée aux portes de la capitale, placée sous couvre-feu depuis jeudi. Elles avaient alors stoppé leur avancée, tandis que des chefs de l'armée avaient en fin d'après-midi intimé l'ordre aux putschistes de "déposer les armes" et prévenu que des unités de province convergeaient vers la capitale. Lors de leur avancée en province, l'armée a été encouragée par les habitants à leur passage, ont signalé plusieurs témoins qui ont croisé les militaires sur les routes en provenance de l'Ouest et de l'Est.
Kafando "à la résidence de France"
Quant au président de la Transition Michel Kafando, il se trouve à la résidence de France, a indiqué l'ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault, dans un tweet.
Je confirme, avec l'autorisation du Président Kafando, qu'il est bien à la résidence de France. #Burkina
— Gilles Thibault (@G_Thibault_Fr) 21 Septembre 2015Michel Kafando avait été arrêté mercredi en plein Conseil des ministres par des militaires putschistes qui avaient ensuite annoncé sa libération à la faveur d'une médiation ouest-africaine. Il avait été placé en résidence surveillée depuis.
Cette offensive de l'armée intervient alors qu'un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche par la médiation ouest-africaine. Il devait être examiné lors d'un sommet extraordinaire de la Cédéao mardi.
Ce projet contenant notamment une amnistie des putschistes avait suscité l'indignation de la société civile. Dans les rues de la capitale, la plupart des habitants interrogés lundi jugeaient le plan "inacceptable".
Avec AFP