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Un musulman à la Maison Blanche ? La question qui enflamme la campagne présidentielle

Un musulman peut-il être président des États-Unis d'Amérique ? Hillary Clinton, la favorite des primaires démocrates, a répondu d'un "oui" qui tranche avec les propos islamophobes de certains candidats républicains.

"Un musulman peut-il être président des États-Unis d'Amérique ? En un mot : oui." Face aux propos islampophobes de certains républicains, Hillary Clinton, candidate aux primaires démocrates, a répondu d'un "oui" tranchant, lundi sur Twitter, à la question qui agite la campagne présidentielle américaine.

Can a Muslim be President of the United States of America? In a word: Yes. Now let's move on. -H pic.twitter.com/AB99hiUPie

— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 21 Septembre 2015

L’ancienne secrétaire d'État a également ajouté un extrait de l'article quatre de la Constitution, qui stipule qu'"aucune profession de foi religieuse" n'est exigée pour l'exercice d'un mandat. La démocrate réagissait ainsi après qu'un candidat, le sulfureux Ben Carson, a mis en doute dimanche la compatibilité de l'islam avec la Constitution américaine et estimé qu'aucun musulman ne devrait devenir président des États-Unis.

Donald Trump à l’origine de la polémique

"Je ne recommanderais pas de mettre un musulman en charge de cette nation. Je ne serais absolument pas d'accord avec ça", a déclaré le neurochirurgien afro-américain, l'un des mieux placés dans les sondages des primaires républicaines.

Le Conseil des relations américano-islamiques a protesté contre les déclarations de Ben Carson. "Il n'est pas qualifié pour être président", a déclaré le porte-parole de l’ONG. "Vous ne pouvez pas avoir ce genre d'opinions et, en même temps, prétendre que vous représentez tous les Américains qui sont issus de milieux différents et croient en différentes religions".

Donald Trump, le magnat de l'immobilier en tête des intentions de vote parmi l'électorat républicain, avait lancé la polémique jeudi dernier, à son insu plaide-t-il, quand il avait laissé passer des propos islamophobes dans l'un de ses meetings.

Il n’avait pas repris un homme qui expliquait que les États-Unis avaient un problème, "les musulmans". Et d’ajouter : "Nous avons des camps d'entraînement où ils veulent nous tuer. C'est ma question. Quand allons-nous pouvoir nous en débarrasser ?", sans qu'on sache s'il évoquait ces soi-disant camps ou l'ensemble des musulmans. L'inconnu avait aussi affirmé que Barack Obama était musulman et n'était pas Américain, une supercherie entretenue par des réseaux à droite et à laquelle croient une minorité d'Américains.

"Donald Trump qui ne dénonce pas des fausses déclarations sur le président, et la rhétorique haineuse sur les musulmans, tout cela est troublant et tout simplement mal. Ça suffit", avait dénoncé Hillary Clinton sur Twitter.

"Les musulmans sont des gens super"

"Je n'ai jamais eu de problèmes avec les musulmans", s'est défendu lundi Donald Trump sur NBC. "Je croyais qu'il parlait de l'islam radical". "Les musulmans sont des gens super, j'ai beaucoup d'amis, ce sont de grands amis. Et au fait, ils sont aussi inquiets face à l'islam radical", a-t-il ajouté.

La veille, Donald Trump avait déclaré que la plupart des musulmans étaient "fabuleux", mais dénoncé le politiquement correct qui l'empêcherait de dire qu'il existait un "problème très grave". Et un président musulman ? "Est-ce que je serais à l'aise ? Je ne sais pas si on doit se poser la question maintenant, mais c'est certainement quelque chose qui pourrait arriver", a esquivé le milliardaire.

Plusieurs candidats républicains ont eux refusé de s'engager sur ce terrain."La Constitution précise qu'aucune profession de foi religieuse n'est exigée pour un mandat et je suis un constitutionnaliste", a déclaré le sénateur Ted Cruz sur une télévision de l'Iowa.

Selon un sondage Gallup publié en juin, 60 % des Américains se disent prêts à élire un président musulman à la Maison Blanche - contre 73 % pour un chrétien évangélique et 58 % pour un président athée.

Avec AFP