Alexis Tsipras et son parti Syriza remportent les élections anticipées en Grèce avec plus 35 % des suffrages devant les conservateurs de Nouvelle Démocratie. Tsipras va former un gouvernement de coalition avec les nationalistes d'Anel.
Le parti Syriza d’Alexis Tsipras remporte dimanche 20 septembre les législatives en Grèce, avec environ 35 % des suffrages, devançant d'au moins 7,5 points les conservateurs de Nouvelle Démocratie. Syriza, qui obtient 145 sièges sur les 300 du Parlement, disposera d'une majorité absolue de 155 sièges avec le renfort du parti nationaliste Anel, auquel il était déjà allié avant les élections.
Alexis Tsipras a en effet d'ores et déjà annoncé qu'il allait s'allier de nouveau avec le parti de Panos Kammenos pour former un gouvernement de coalition. "Nous allons unir nos forces, [...], nous allons continuer ensemble", a lancé Alexis Tsipras dans un discours devant les sympathisants du Syriza rassemblés sur une place du centre d'Athènes, avant d'être rejoint sur la tribune par Panos Kammenos.
Le Premier ministre démissionnaire a par ailleurs déclaré qu'il se "sentait légitimé" par ce succès après avoir volontairement quitté ses fonctions en août. Pour lui, le scrutin de dimanche représente un nouveau départ après la révolte provoquée au sein de Syriza par la conclusion d'un troisième accord de sauvetage financier de la Grèce assorti de nouvelles mesures d'austérité. "En Europe aujourd'hui, la Grèce et le peuple grec sont synonymes de résistance et de dignité, et ce combat va se poursuivre ensemble pendant quatre autres années", a-t-il lancé.
Le dirigeant de la droite grecque Vangelis Meïmarakis a, lui, reconnu sa défaite. "Il apparait que le Syriza et Alexis Tsipras sont premiers, je le félicite", a déclaré le leader conservateur à la presse.
Les néo-nazis d'Aube dorée prennent, eux, la troisième place avec 6,5 à 8 % des voix. Quant à l'Unité populaire fondée par des députés dissidents de Syriza, dont le non au nouveau plan d'aide à la Grèce au mois d'août avait déclenché ces législatives anticipées, elle semble ne devoir avoir aucun élu, car elle est restée sous la barre des 3 % nécessaires à l'obtention de sièges.
Les électeurs se sont peu mobilisés pour ce scrutin anticipé provoqué par la démission d'Alexis Tsipras, qui était sorti grand vainqueur des législatives du 25 janvier.
"Un message important pour la gauche"
Lors d'une conférence de presse à Tanger, au Maroc, le président français François Hollande a salué dimanche soir "un succès important pour Syriza et (Alexis) Tsipras" , y voyant aussi "un message important pour la gauche européenne". Et d'ajouter, "la Grèce va connaître une période de stabilité avec une majorité solide".
Le président du Parlement européen Martin Schulz a également commenté dimanche soir la victoire d'Alexis Tsipras. "Je viens de féliciter Alexis Tsipras pour la victoire de Syriza dans les élections grecques", a-t-il écrit sur son compte Twitter. "Maintenant un gouvernement solide prêt à obtenir des résultats est nécessaire rapidement", a-t-il ajouté.
Avec AFP et REUTERS