
Les Grecs sont appelés aux urnes, dimanche, pour élire leurs députés. Le scrutin s'annonce serré pour Syriza, le parti du Premier ministre Alexis Tsipras, talonné dans les sondages par Nouvelle Démocratie de Vangélis Meïmarakis.
Moins de huit mois après les dernières élections législatives, 10 millions de Grecs sont appelés aux urnes dimanche 20 septembre. Le scrutin s'annonce serré pour le parti Syriza du Premier ministre sortant Alexis Tsipras, talonné par le parti de droite Nouvelle Démocratie de Vangélis Meïmarakis.
Les bureaux de vote ont ouvert à 4 h GMT et devraient fermer à 16 h GMT (18h heure de Paris). "Il n'y a pas d'effervescence électorale", a expliqué la correspondante de France 24 à Athènes, Alexia Kefalas à la mi-journée. "La plupart des Grecs sont déboussolés, désenchantés voire fatigués, car la plupart ne savent pas pourquoi ils sont appelés à voter pour cette deuxième élection législative de l’année", a-t-elle précisé. Les premières projections sont attendues dès 18 h GMT.
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Alexis Tsipras, qui est allé voté dimanche matin dans son bureau de quartier à Athènes, s'est dit "confiant" et a promis un "gouvernement de combat" à ses électeurs. Les Grecs vont "donner un mandat de stabilité au gouvernement solide, et qui durera quatre ans, dont le pays a besoin", a assuré l'homme politique.
Élu en janvier sur la promesse d'en finir avec cinq ans d'austérité, Alexis Tsipras a depuis effectué un virage à 180 degrés parmi les plus spectaculaires de l'histoire récente de la politique européenne. Alors qu'il avait obtenu le 5 juillet par référendum un soutien massif à son refus des mesures d'austérité réclamées par les créanciers d'Athènes, le Premier ministre grec a dû se résoudre huit jours plus tard à conclure un nouvel accord avec les "institutions", avec à la clef de nouvelles réductions dans les dépenses publiques, une augmentation de la fiscalité et des privatisations.
Au coude à coude avec Nouvelle Démocratie
Un virage désapprouvé par un tiers des députés de Syriza, qui ont rompu pour aller créer un nouveau parti, Unité populaire. Face à la fronde, et moins de sept mois après avoir été investi à la tête du gouvernement, Tsipras a décidé de rendre son mandat le 20 août, précipitant un nouveau scrutin.
Entamant la campagne électorale en tête des intentions de vote, Alexis Tsipras est resté malgré tout loin du score de janvier, quand Syriza avait rallié 36,3% des suffrages. Il finit maintenant au coude à coude avec Nouvelle Démocratie dans les sondages.
Car à la surprise générale, Vangelis Meïmarakis, le nouveau chef de file du parti de la droite grecque qui a succédé à l'ancien Premier ministre Antonis Samaras après le référendum de juillet, s'est imposé comme un adversaire de taille.
>> À lire sur France 24 : "Vangelis Meïmarakis : le "nouveau" visage de la droite grecque"
Syriza déserté par les jeunes
Pour Syriza, le scrutin de dimanche sera particulièrement incertain d’après les sondages. Les derniers chiffres donnent le parti de Tspiras en tête avec une courte avance, ce qui rendrait indispensable la formation d'une coalition pour bénéficier d'une majorité parmi les 300 députés du Parlement grec.
Pour attirer les quelque 15 % d'électeurs indécis, Syriza, dans son dernier programme électoral, réaffirme que l'accord de juillet était "un coup d'État et le produit d'un chantage sans précédent" exercé sur la Grèce. Impossible pour l'heure de savoir si cela suffira à faire revenir ceux des électeurs de janvier qui ont aujourd'hui déserté le parti de Tsipras, à commencer par les plus jeunes, naguère colonne vertébrale de l'électorat de ce parti.
Symbole de cette désaffection, Syriza n'est plus que le quatrième choix des 18-24 ans, eux qui attendaient beaucoup du plus jeune Premier ministre de l'histoire de leur pays. Le plus grand nombre de suffrages de cette tranche d’âge va désormais aux néo-nazis d'Aube dorée.
Avec Reuters