Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien à Séoul et Tokyo, après les nouveaux tirs d'essais de la Corée du Nord et ses menaces à l'encontre de la Corée du Sud. La Russie a, elle, appelé Pyongyang à revenir à la table des négociations.
AFP - La Russie a déclaré mercredi qu'elle s'associerait à une "résolution ferme" du Conseil de sécurité de l'ONU après le nouvel essai nord-coréen mais a appelé à une reprise des négociations avec Pyongyang, "seul moyen" selon elle de résoudre la crise.
"Le Conseil de sécurité doit exprimer une position ferme et mettre au point des mesures afin de ne pas saper encore plus le régime de non prolifération nucléaire", a dit le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
"Nous ne devons pas punir pour punir", a-t-il toutefois affirmé en insistant sur la nécessité de revenir aux négociations à Six (Etats-Unis, Chine, Russie, Japon, deux Corée) sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.
"Nous devons trouver des voies dans cette résolution (du Conseil de Sécurité) pour créer les conditions d'un retour aux négociations à Six", a-t-il souligné.
Dans la soirée, Moscou a appelé Pyongyang à revenir à la table des négociations, lors d'une rencontre entre un haut responsable russe et l'ambassadeur de Corée du nord en Russie, "convié" au ministère russe des Affaires étrangères.
Lors de cette rencontre, "nous nous sommes prononcés pour un reprise des négociations à Six (..) afin de trouver des solutions politico-diplomatiques aux problèmes de la sécurité dans la région", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Lors de l'entretien entre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Borodavkine et l'ambassadeur Kim Yong Jae, Moscou a aussi exprimé sa "sérieuse inquiétude" et demandé à Pyongyang de revenir à une "approche responsable".
M. Lavrov s'est montré confiant sur l'adoption d'une résolution, alors que Moscou et Pékin n'ont pas toujours été sur la même longueur d'ondes que les Occidentaux, généralement partisans de plus de fermeté à l'égard du régime nord-coréen.
"Je crois qu'une résolution sera adoptée", a-t-il dit, précisant que les Etats-Unis et le Japon préparaient un projet en ce sens.
Le chef de la diplomatie russe et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton ont eu une discussion téléphonique mardi sur "le contenu de la future résolution", a précisé le ministère russe des Affaires étrangères.
Pour Sergueï Karaganov, directeur du Conseil de Politique étrangère et de Défense, la position de la Russie n'est pas très éloignée de celle des autres grandes puissances.
"Moscou soutiendra le principe de sanctions même s'il est évident qu'elles ne serviront à rien", la Corée du Nord étant déjà très isolée, a relevé l'expert diplomatique.
La position russe est toutefois mesurée, Moscou comprenant très bien que le recours à la force contre un régime luttant pour sa survie pourrait avoir des conséquences catastrophiques, estime un autre analyste, Dmitri Mossiakov.
"Nous avons un dicton : une mauvaise paix est meilleure qu'une bonne querelle", a relevé cet expert de politique étrangère à l'Académie russe des Sciences.