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Paris va débloquer 279 millions d'euros de plus pour l'accueil des réfugiés et 250 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence, a annoncé Manuel Valls devant le Parlement, précisant que la France pourrait rétablir les contrôles aux frontières.

L'Assemblée nationale s'est réunie mercredi 16 septembre pour débatttre de la réponse à apporter à la crise migratoire. Devant un hémicycle toutefois à moitié vide, Manuel Valls a annoncé le déblocage de 279 millions d'euros supplémentaires pour l'accueil des réfugiés et 250 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence.

"Au total, ce sont 279 millions d'euros qui seront mobilisés d'ici à la fin de 2016 au titre du premier accueil, de l'hébergement d'urgence, de l'aide forfaitaire aux communes", ainsi que pour renforcer les effectifs de l'Ofpra (Office français de protection des apatrides), de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) et de l'Éducation nationale, a précisé le Premier ministre, s'exprimant devant l'Hémicycle lors de ce débat sans vote.

Des annonces qui surviennent après l'engagement de François Hollande d'accueillir 24 000 personnes de plus en deux ans.

"La solidarité, c'est garantir un accueil des réfugiés et demandeurs d'asile", a assuré Manuel Valls, tout en soulignant que cette solidarité "ne doit pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d'être aidés".

La mobilisation de ces derniers jours autour des réfugiés a en effet fait craindre aux associations de lutte contre la précarité une mise en concurrence des migrants et des sans-abri dans l'accès aux structures d'accueil.

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Paris "n'hésitera pas" à rétablir le contrôle aux frontières, assure Valls

Ni "tout fermer", ni "tout ouvrir"

Le chef du gouvernement a en outre assuré que Paris "n'hésitera pas" à rétablir
temporairement le contrôle aux frontières, comme elle l'a déjà fait à la frontière franco-italienne et comme vient de le faire l'Allemagne à sa frontière avec la Hongrie.

"Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière. Et nous n'hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent", a-t-il dit.

Le Premier ministre a également dit qu'il refusait le discours de ceux qui "nous disent il faut tout fermer", comme celui de ceux qui disent, à l'inverse, "il faut tout ouvrir".

"La France doit rester, aux yeux du monde, ce phare qui ne vacille pas au cœur de la tempête, qui ne se laisse pas aller à la tentation de l'aveuglement, à la facilité", a-t-il lancé en fustigeant au passage les membres de l'UE "qui ne joue pas le jeu".

"Je sais que certains voudraient faire croire que la solution serait dans l'abolition de Schengen. D'autres proposent un Schengen 2. Mais qu'y a-t-il de concret derrière ce seul slogan ? Ce que nous proposons, nous, c'est un plan global, qui permettra en le consolidant de préserver cet acquis fondamental de la construction européenne", a-t-il ajouté.

Avec AFP et REUTERS