Les populations d'animaux marins ont chuté de moitié depuis 1970 du fait de la surpêche, de la pollution et du changement climatique. Récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient disparaître du globe d'ici 2050, indique l'ONG WWF.
Les animaux marins sont en danger. Qu’ils soient mammifères, oiseaux, reptiles ou poissons, leurs populations ont chuté de moitié depuis les années 1970, a averti mercredi 16 septembre l'ONG environnementale WWF dans un rapport.
"L'action de l'homme est à l'origine de ces tendances : de la surpêche et des industries extractives à l'aménagement du littoral et à la pollution, en passant par les émissions de gaz à effet de serre responsables de l'acidification océanique et du réchauffement des mers", a dénoncé l'organisation internationale basée en Suisse.
Dans ce rapport, le WWF explique que son indice Planète Vivante des populations marines, qui mesure la tendance suivie par les populations d'animaux marins, "a enregistré une régression de 49 % entre 1970 et 2012". Certaines populations marines ont même vu leur effectif fondre de près de 75 %, s'alarme encore le WWF, dont l'étude est effectuée sur une base d'observation de 5 829 populations appartenant à 1 234 espèces.
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L'indice global masque toutefois des écarts considérables entre régions : si les effectifs sont en hausse sous les latitudes élevées, ils déclinent en revanche en milieu tropical et subtropical.
En parallèle, l'appétit de l'homme pour le poisson n'a, lui, cessé d'augmenter : à l'échelle mondiale, la consommation moyenne par habitant est passée de 9,9 kg dans les années 1960 à 19,2 kg en 2012.
La Méditerranée surexploitée
Par ailleurs, les experts lancent une grave alerte : les récifs coralliens et prairies sous-marines pourraient disparaître du globe d'ici 2050 sous l'effet du réchauffement climatique.
Or, sachant que plus de 25 % de toutes les espèces marines y habitent et que près de 850 millions de personnes bénéficient directement de leurs services économiques, sociaux et culturels, la perte des récifs coralliens représenterait une "extinction catastrophique, aux conséquences dramatiques sur les communautés".
"Nous conduisons collectivement l'océan au bord du précipice", a souligné le directeur général du WWF, Marco Lambertini, dans la préface du document.
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"En l'espace d'une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en détruisant les nourriceries", a-t-il expliqué, soulignant que l'effondrement des écosystèmes océaniques risque de déclencher "une grave crise économique".
À titre d'exemple, la mer Méditerranée, l'une des plus anciennes zones de pêche du globe qui fait vivre les gens depuis des siècles, est aujourd'hui largement surexploitée : à peu près 1,5 million de tonnes de poissons y sont prélevées chaque année et 89 % des stocks sont épuisés.
Avec AFP