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Le secrétaire d'État américain a appelé mardi son homologue russe pour lui répéter l'opposition des États-Unis au soutien du régime de Damas par Moscou. Un soutien qui risque, selon Kerry, de saper leur "objectif commun de combattre l'extrémisme".

Les États-Unis insistent. Le soutien de la Russie au régime de Damas risque, à leurs yeux, de freiner une résolution du conflit en Syrie et d’entraver "leur objectif commun" qu’est la lutte contre l’extrémisme.

Quelques heures après la fin de non-recevoir formulée par le président russe Vladimir Poutine à la demande de Washington qui l’appelait à "s’engager de façon plus constructive" en Syrie, le secrétaire d’État américain John Kerry s’est fendu d’un coup de téléphone à son homologue russe Sergei Lavrov. Il lui a répété que le soutien de Moscou au président syrien Bachar al-Assad risquait d'exacerber la guerre en Syrie.

"Le secrétaire d'Etat Kerry a indiqué que la poursuite du soutien de la Russie au président Assad risquait de provoquer une exacerbation et une extension du conflit, et de saper notre objectif commun de combattre l'extrémisme", selon le bureau du chef de la diplomatie américaine.

John Kerry a répété que pour les États-Unis, la lutte de la coalition militaire internationale menée par Washington contre l'organisation de l’État islamique (EI), qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie, ne pouvait entraîner une quelconque coopération avec le président Assad.

Le secrétaire d'Etat "a réaffirmé l'engagement des États-Unis de combattre l'Isil [une des appellation de l'EI, NDLR] avec une coalition de plus de 60 pays, dont Assad ne pourra jamais être un membre crédible, et a souligné que les États-Unis salueraient un rôle constructif de la Russie dans les efforts contre l'Isil", toujours selon le bureau de John Kerry.

Une stratégie russe "vouée à l’échec" estime Washington

"Le secrétaire d'État a souligné qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit généralisé en Syrie, qui ne peut être résolu que par une transition politique s'éloignant d'Assad", selon la même source.

Les États-Unis ont souvent demandé en vain à la Russie, proche alliée de la Syrie, de convaincre le président Assad de quitter le pouvoir pour céder la place à un pouvoir de transition qui négocierait la fin de la guerre civile qui ravage la Syrie depuis 2011.

Le président américain Barack Obama a une nouvelle fois critiqué la Russie vendredi, affirmant que la stratégie russe de soutien au pouvoir du président Assad était "vouée à l'échec".

Mais le Kremlin a rejeté ces critiques. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a répété samedi qu'il n'y avait pas d'"alternative" au pouvoir du président Assad pour "assurer la sécurité dans le pays, lutter contre l'avancée de l'EI et assurer l'unité du pays".

Et Vladimir Poutine, répondant mardi aux accusations de Washington sur un déploiement de matériels militaires et de soldats russes en Syrie, a été très clair. "Nous soutenons le gouvernement syrien dans sa lutte contre l'agression terroriste, nous lui avons proposé et nous continuerons de lui offrir une aide militaire technique", a-t-il déclaré lors d'une réunion à Douchanbe.

Avec AFP