Des autotests VIH, permettant à chacun de savoir s'il est infecté par le virus du sida, arrivent mardi dans les pharmacies françaises. Environ 30 000 personnes en France sont porteuses de la maladie sans le savoir.
Faire un test de dépistage du sida à la maison, c’est désormais possible. Mardi 15 septembre, des autotests VIH permettant d'analyser chez soi une goutte de sang font leur arrivée dans les pharmacies françaises. Ce kit de dépistage, fabriqué par la société française AAZ et vendu sans ordonnance, coûte entre 25 et 28 euros. L’objectif : toucher les milliers de personnes qui échappent jusqu'à présent aux dépistages.
Ce test peut être réalisé par tout individu, y compris mineur, et fournit une réponse en 15 à 30 minutes. Le kit est seulement valable pour le sida et ne permet pas dépister les autres infections sexuellement transmissibles ou les hépatites virales.
La principale limite de cet autotest VIH, qui ne se substitue pas aux tests et consultations existants, est qu'il est considéré comme pleinement fiable uniquement si la contamination "date de plus de trois mois". Avant cette période, un résultat négatif peut être considéré comme trompeur car le virus n'a peut-être pas eu le temps de stimuler suffisamment la production d'anticorps, précise Sida Info Service.
"C'est mieux que de rester sans rien savoir"
La ministre de la Santé Marisol Touraine s’est réjouie de la mise en vente de ce dispositif. "De toute façon, les gens qui souhaitent [faire] ce test iront se le procurer sur Internet, donc moi je préfère qu'il y ait un test fiable, de qualité, qui soit proposé en pharmacie", a-t-elle déclaré. "Il y a dans notre pays environ 30 000 personnes qui sont porteuses du VIH sans le savoir. Nous avons besoin de trouver de nouvelles manières de favoriser, de faciliter les dépistages", a expliqué la ministre.
>> À lire sur France 24 : Dépister le sida en 15 minutes sur son smartphone
Parmi ces personnes, "il y en a qui voudraient pouvoir pratiquer un test et qui n'osent pas ou ne souhaitent pas aller dans les structures aujourd'hui existantes", a expliqué Marisol Touraine. "C'est mieux que de rester sans rien savoir."
Si l'autotest VIH est positif, la personne est invitée à "vérifier" sa séropositivé en réalisant un test classique en laboratoire ou dans un Centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).
Ne plus transmettre le virus
"L'autotest est un outil complémentaire que nous attendions depuis longtemps", a pour sa part commenté Aurélien Beaucamp, président de l'association Aides, ajoutant qu'un dépistage et un traitement précoce permettent à une personne infectée de ne plus transmettre le virus. "Si nous parvenons à dépister et accompagner dans le soin toute personne séropositive, l'épidémie de sida s'éteindra en quelques années."
On évalue entre 7 000 et 8 000 le nombre de nouvelles contaminations par le VIH chaque année en France, le troisième pays à adopter ces tests après les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Avec Reuters et AFP