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À quelques semaines de l'élection présidentielle, la Côte d'Ivoire est sous tension. Jeudi, des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays entre les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, et ceux du chef d'État Alassane Ouattara.

Au moins un mort et plusieurs blessés. Le bilan est tombé au lendemain des violences qui ont éclaté en Côte d'Ivoire, jeudi 10 septembre, en marge de manifestations contre la candidature du président Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 25 octobre, selon l'AFP.

Le président sortant apparaît favori dans ce scrutin crucial pour la stabilisation de la Côte d'Ivoire, après la crise postélectorale qui avait suivi sa victoire, en 2010, sur son prédécesseur Laurent Gbagbo. Le Conseil constitutionnel ivoirien a rendu publique, mercredi, la liste définitive des 10 candidats, autorisant notamment M. Ouattara à briguer ce deuxième mandat face à une opposition morcelée.

Une partie de l'opposition favorable à l'ancien président Laurent Gbagbo conteste l'éligibilité d'Alassane Ouattara et avait appelé à des marches jeudi.

Laurent Gbagbo attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011 qui avait fait plus de 3 000 morts en cinq mois.

Affrontements à Gagnoa, Bayota, Yopougon

Les principaux événements se sont produits dans la région natale de Laurent Gbagbo. De jeunes Betés (ethnie locale de M. Gbagbo) ont érigé des barrages à Gagnoa, ville située à 230 km au nord-ouest d'Abidjan, ainsi qu'à plusieurs carrefours des environs, bloquant la circulation, a appris l'AFP auprès de témoins et d'une source sécuritaire désirant garder l'anonymat.

À Bayota, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Gagnoa, des échauffourées entre transporteurs routiers majoritairement Dioula (ethnie musulmane du Nord dont est issue Alassane Ouattara) et des jeunes ont fait au moins un blessé grave parmi les transporteurs qui se sont alors regroupés. Des affrontements très violents entre gens armés de couteaux, de gourdins et de pierres ont ensuite eu lieu dans la localité voisine de Logouata. Un homme âgé du village a été tué et des maisons ont été incendiées, a-t-on dit de mêmes sources. Plusieurs blessés ont été transportés à l'hôpital de Sinfra.

À Yopougon, quartier populaire favorable à Laurent Gbagbo de l'ouest d'Abidjan, un bus et un minibus ont été incendiés et un autre a été ciblé par des jets de pierres, ont constaté des journalistes de l'AFP et d'autres témoins.

Violences dans le fief de Simone Gbagbo

Par ailleurs, une partie de Bonoua (60 km à l'est d'Abidjan), ville d'origine de Simone Gbagbo, l'épouse de l'ex-président qui purge une peine de 20 ans de prison, a été paralysée par des manifestants. "Des jeunes Abouré [ethnie locale dont est issue Simone Gbagbo et dont les membres sont majoritairement chrétiens, NDLR] et des Dioula se sont affrontés à coups de pierres. La police est intervenue en utilisant du gaz lacrymogène. Il y a eu de nombreux blessés", a expliqué à l'AFP un habitant de Bonoua. Ces informations ont également été confirmées par une source sécuritaire ayant requis l'anonymat.

Le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko avait mis en garde lundi contre tout désordre, assurant que "les moyens [...] pour que ce scrutin soit sécurisé et apaisé" seraient "mis en place".

Avec AFP