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La France accueille un premier contingent de réfugiés

Un premier groupe de quelque 200 réfugiés est arrivé en France mercredi. D'ici trois jours, Paris accueillera 1 000 personnes venues d'Allemagne et ayant obtenu le statut de réfugiés en France.

La France veut soulager l'Allemagne et s'apprête à accueillir 1 000 réfugiés. Un premier groupe de 200 personnes est arrivé mercredi 9 septembre.

"Les 9, 10 et 11 septembre, 1 000 personnes venues d'Allemagne et ayant obtenu le statut de réfugié en France arriveront sur notre territoire", a confirmé la Croix-Rouge française dans un communiqué. Deux cents réfugiés sont arrivés mercredi en France, dont 93 ont été pris en charge par la Croix-Rouge à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne) et 46 à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). 

Face à l'afflux massif d'exilés en Europe, notamment outre-Rhin, François Hollande a annoncé lundi que la France était prête à accueillir 24 000 réfugiés au cours des deux prochaines années. Le Premier ministre Manuel Valls doit présider, mercredi à 14 h à Matignon, une réunion interministérielle sur la question de l'hébergement.

Tollé après la proposition de certains maires de n'accueillir que les chrétiens

Alors que des élus ont proposé d'héberger des réfugiés dans leur commune, deux maires de droite ont suscité la polémique en affirmant souhaiter n'accueillir que des chrétiens. "On ne trie pas en fonction de la religion. [...] Le droit d'asile, c'est un droit universel", a répliqué mardi soir Manuel Valls lors de ses voeux à quelques jours du Nouvel An juif, à la synagogue Nazareth à Paris. Avant lui, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait condamné cette distinction "funeste".

Le député-maire de Roanne, Yves Nicolin (Les Républicains), avait expliqué que sa ville pourrait "accueillir peut-être une dizaine de familles, mais à la condition qu'il soit bien question de réfugiés chrétiens, qui sont persécutés, parce que chrétiens en Syrie, par Daech" (organisation de l'État islamique). "Ce que je souhaite, c'est qu'on puisse avoir l'absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés", a-t-il ajouté.

L'édile de Belfort, Damien Meslot (Les Républicains), a affirmé qu'il réfléchissait à accueillir des "familles de chrétiens syriens et de chrétiens d'Irak", parce qu'ils sont "les plus persécutés".

Ces prises de position, très minoritaires, vont à l'encontre de la Convention de Genève de 1951 stipulant que les États signataires appliqueront les dispositions "sans discrimination quant à la race, la religion ou le pays d'origine" des réfugiés.

À la Conférence des évêques de France (CEF), l'Église marque son rejet de telles propositions: "Évidemment nous n'effectuons aucun tri, ça n'a pas lieu d'être et c'est contraire à l'esprit des religions", a déclaré à l'AFP Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence.

Avec AFP