logo

Sommet sur les minorités d'Orient : "L’urgence est humanitaire", selon Hollande

Paris accueille, mardi, un sommet international sur les minorités religieuses, persécutées en Irak et en Syrie par l'organisation de l'État islamique. François Hollande souhaite une action d’ampleur pour juguler l’exode.

Le président François Hollande a ouvert, mardi 8 septembre, à Paris, une conférence internationale sur les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient. Évoquant l’exode des populations fuyant la Syrie et l’Irak, le chef d’État a affirmé qu’il ne cesserait qu’avec "une action d’ampleur".

"Si nous n'aidons pas plus les pays qui accueillent, si nous ne soutenons pas davantage les familles qui sont dans ces camps de réfugiés ou dispersés dans les pays voisins, alors non seulement il y aura des drames (...) mais il y aura cet exode, cet exode qui ne cessera pas s'il n'y a pas une action d'ampleur", a-t-il ainsi déclaré. "L'urgence, elle est humanitaire", a également expliqué le président Hollande au sujet de la situation dans les camps de réfugiés en Turquie, au Liban, en Irak et en Jordanie. Un "plan d'action" sera dévoilé, mardi 8 septembre, à l'issue de cette conférence internationale.

La réunion, co-présidée par le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et par son homologue jordanien Nasser Judeh, a pour but de tout faire pour permettre le retour chez elles des minorités du Moyen-Orient persécutées. Des populations essentiellement chrétiennes, yazidies, shabaks et mandéennes.

>> À lire sur France 24 : "Irak : l'archevêque de Kirkouk part en croisade médiatique contre l'EI"

"L'objectif de cette rencontre est d'identifier des mesures concrètes pour répondre à tous les aspects de la situation des victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. En clair, tracer les grandes lignes pour faciliter la protection et le retour des déplacés dans leur pays d’origine. Il ne reste qu'environ 400 000 chrétiens en Irak, contre environ 1,4 million en 1987.

S'adressant le 27 mars au Conseil de sécurité, Laurent Fabius avait évoqué le sort des chrétiens d'Orient mais aussi des Yazidis du Kurdistan irakien ou les Kurdes de Kobané. "C’est un véritable génocide auquel on assiste, notamment à cause du groupe terroriste Daech [EI, ndlr] qui force à l’exil ou qui asservit ou qui tue tous ceux qui ne pensent pas comme eux, et singulièrement les chrétiens", avait alors déclaré le chef de la diplomatie française pour justifier sa démarche dans une interview accordée à France 24.

Laurent Fabius avait notamment proposé la création d'un fonds d'aide au retour pour financer la reconstruction des habitations et des lieux de culte dans les régions reprises à l'EI. 

>> À lire sur France 24 : Polémique autour de la mention "Chrétiens d’Orient" sur des affiches du métro

"Cette initiative servira à dire : ça suffit", a souligné le vice-secrétaire général des Nations unies, Jan Eliasson, lors d'un point-presse lundi au siège de l'Unesco. "Le monde doit réagir de manière plus déterminée", face à l'action de l'EI, a-t-il jugé.

Une soixantaine d'États seront représentés mardi à Paris, dont les pays concernés et de nombreux États de la région. De nombreuses ONG et toutes les grandes agences de l'ONU seront également présentes.

>> À lire sur France 24 : "Quand la solidarité avec les chrétiens d'Irak rime avec ن"

Avec AFP