Peter Greste, le journaliste australien d'Al-Jazira condamné à trois ans de prison par la justice égyptienne, a réagi dimanche sur l'antenne de France 24. Il s'est dit "complètement dévasté" par le verdict.
"Je suis choqué, je suis complétement dévasté". C'est par ces mots qu'a réagi le journaliste australien Peter Greste sur l'antenne de France 24, dimanche 30 août, au lendemain de sa condamnation à trois ans de prison par la justice égyptienne. Ses collègues Mohamed Fahmy et Baher Mohamed ont écopé de la même peine.
Tous trois travaillaient pour l'antenne anglophone de la chaîne qatarie Al-Jazira au Caire. L'Australien a été jugé par contumace, après avoir été expulsé d'Égypte plus tôt dans l'année, tandis que les deux autres journalistes ont été incarcérés après le procès.
"C'est une parodie de justice, il n'y a rien à dire d'autre", estime-t-il. Les trois journalistes étaient accusés d'avoir soutenu, à travers leur couverture médiatique, les Frères musulmans, l'organisation de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l'ancien chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.
Le procès, qui a duré plus de 18 mois, a laissé le temps aux procureurs de fabriquer des preuves pour étayer les accusations, affirme le journaliste. "Nous savons que nous n'avons rien fait de mal, que nous sommes innocents", ajoute-t-il.
Selon lui, "les procureurs n'ont jamais présenté des preuves qui mettaient en évidence ce pour quoi nous avons été condamnés : pour avoir fait de la propagande pour les Frères Musulmans à travers notre travail". "Or, ce que nous faisons en tant que journalistes est par définition public. Je mets donc au défi les procureurs de montrer quelque chose que nous avons fait qui n'est pas le récit de la réalité", a encore déclaré le journaliste.