Six personnes volontaires s'isolent durant un an pour les besoins de la science. Cette expérience menée par la Nasa vise à récolter des informations utiles pour un éventuel voyage sur Mars. Parmi eux, se trouve un astro-biologiste français.
Coupés du monde pendant un an. C'est l'expérience, qu'ont entamé vendredi six personnes volontaires pour récolter des informations qui seront utiles à la Nasa quand viendra l'heure d'envoyer des astronautes sur Mars.
L'Agence spatiale américaine veut tenter d'apprendre un maximum de choses sur la cohésion et l'évolution psychologique des membres de telles missions isolées avant de tenter d'envoyer des astronautes vers la Planète Rouge, ce qu'elle espère faire dans les années 2030. Les astronautes qui voudront tenter d'aller sur Mars devront en effet passer beaucoup plus de temps dans l'espace que les habituelles missions de six mois dans la Station spatiale internationale (ISS).
Cet "équipage" comprend un astro-biologiste français, un physicien allemand et quatre Américains : un pilote, un architecte, un médecin/journaliste et un scientifique spécialisé dans l'étude des sols. Leur espace de vie pour les 12 mois à venir est un dôme de 11 mètres de diamètre et six mètres de hauteur, situé sur la côte nord de l'île Mauna Loa à Hawaï. Ils ont fermé les portes vendredi à 15 heures locales (1 heure GMT samedi matin). Il s'agit de la plus longue expérience de mise à l'écart jamais menée par les Etats-Unis.
Le Français Cyprien Verseux, 25 ans, prépare quant à lui un doctorat à l'université de Rome. Son domaine de compétences va le pousser à explorer les moyens de rendre un avant-poste sur Mars le plus indépendant possible de la Terre, en utilisant des organismes vivants pour transformer les matières premières trouvées sur Mars en des produits pouvant être consommés par des hommes.
Risques de conflit
Ces trois hommes et trois femmes disposeront chacun d'une petite chambre, avec un espace pour un lit de camp et un bureau. Durant leur séjour coupés du monde, ils mangeront des aliments lyophilisés et ne sortiront du dôme que vêtus d'une combinaison spatiale, comme s'ils habitaient réellement sur Mars. Ils n'auront qu'un accès limité à internet.
Vivre une si longue période dans un espace confiné, sans accès à l'air libre ou à un minimum d'intimité sont le meilleur moyen de déclencher des conflits.
Deux missions de quatre et huit mois ont déjà été menées. Durant la mission de huit mois, des conflits ont éclaté mais les membres de l'équipage ont pu régler leurs problèmes.
"L'une des leçons que nous avons apprises est que vous ne pouvez pas éviter certains conflits personnels. Cela va forcément arriver durant ces missions de longue durée, même avec les gens les plus gentils", a repris Kim Binsted, la principale scientifique de ce programme.
Les premiers résultats scientifiques de ces missions devraient être rendus publics d'ici un an.
Avec AFP