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Proche-Orient : Jénine, la renaissance fragile

Nos envoyés spéciaux sont retournés à Jénine, au nord de la Cisjordanie, treize ans après l'opération Rempart, déclenchée par Ariel Sharon, qui avait dévasté la ville.

Il y a un peu plus d'une décennie, le 29 mars 2002, le gouvernement israélien d’Ariel Sharon lançait l'opération Rempart dans plusieurs villes de Cisjordanie, deux jours après un attentat dans lequel 29 Israéliens avaient été tués.

L'année 2002 est la plus meurtrière de la seconde Intifada (2000-2005) : de nombreux attentats visent Israël et Tsahal décide alors d’investir les Territoires palestiniens.

Pendant huit jours, l’armée israélienne bombarde des pans entiers du camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie, car pour Israël, cette ville est "la capitale du terrorisme". Pour les Palestiniens, c’est "un symbole de la résistance".

L'aviation et l'infanterie israélienne font face à une centaine d'hommes en armes. Comme souvent dans ce conflit, les civils sont pris au piège. Et jusqu'à aujourd'hui, personne ne s'accorde sur le bilan de ces huit jours d'opération.

Les Palestiniens dénoncent un massacre, des centaines de morts et de blessés. L'armée israélienne, elle, minimise ces chiffres et assure avoir ciblé des combattants du Jihad islamique, du Hamas et des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.

Alors que les caméras du monde entier se tournent vers Jénine, le monde découvre des scènes de désolation : des maisons aplaties par les bulldozers, d'autres partiellement détruites par des missiles. L'ONU promet une enquête, mais à ce jour, ses conclusions se font toujours attendre.

Aujourd’hui à Jénine, personne n'a oublié 2002. D’ailleurs, l'armée israélienne n'est jamais très loin et les soldats de Tsahal mènent régulièrement des incursions. Si des centres commerciaux et des restaurants haut de gamme ont vu le jour dans la ville, on entretient toujours la mémoire des "martyrs", tandis que la ville est toujours en train de se reconstruire.