Ils ont été les premiers à recevoir, vendredi 21 août, la médaille de la ville d’Arras, quelques heures seulement après avoir participé à la neutralisation d’un homme lourdement armé qui s'apprêtait à commettre un carnage dans un train Thalys Amsterdam-Paris. Mais le principal acteur était absent de cette cérémonie d’hommage improvisée dans un restaurant arrageois : Spencer Stone. Blessé dans l’intervention, il a été transporté dans un hôpital à Lille. Le terroriste lui aurait porté un coup de cutter à la nuque et lui aurait gravement entaillé un pouce.

"Je suis vraiment fier de mon ami", a déclaré Anthony Sadler, un étudiant américain qui voyageait dans ce train avec Alek Skarlatos, 22 ans, et Spencer Stone, deux militaires américains, qu'il avait retrouvés pour des vacances en Europe. "Il a agi si rapidement et de manière tellement courageuse. Il était vraiment le premier à réagir. Et même après avoir été blessé, il est allé aider l’autre personne qui saignait. Sans lui, cette personne serait morte car elle saignait beaucoup au niveau du cou", a ajouté Anthony Sadler. Il s'agirait d’un passager blessé par balle au début de l’assaut.

Chris Norman, un consultant britannique âgé de 62 ans, qui voyageait dans le même wagon, a lui aussi été récompensé pour l’aide qu’il a apportée. Et il raconté comment la neutralisation s’est déroulée : "Alek a dit à Spencer : 'Va le choper'. Le gars a sorti un cutter et il a tailladé Spencer à l'arrière du cou, il lui a pratiquement coupé le pouce aussi, Spencer l'a tenu et on l'a finalement maîtrisé, il était inconscient, on a fini par l'attacher".

Anthony Sadler a indiqué avoir pu parler au téléphone à Spencer Stone et a expliqué qu’il allait bien. "Il n'arrive pas à croire que tout ça s'est passé", a-t-il poursuivi l'étudiant américain.

Spencer Stone a été opéré à la main samedi dans la matinée et est sorti de l'hôpital de Lille en fin de journée. Il a alors retrouvé ses deux amis. Les trois jeunes gens se sont ensuite dirigés vers Paris, accompagnés d'officiels américains.

François Hollande les recevra lundi à l'Élysée avec les autres "citoyens américains et français" qui ont permis d'éviter un carnage dans le Thalys.

Avec AFP