
Chaque jour voit débarquer sur l’île de Kos, non loin des côtes turques, des centaines de nouveaux migrants. En provenance de Syrie, d’Irak ou encore du Pakistan, ils arrivent sur l’île grecque dans des conditions précaires afin de gagner l’Europe.
Chaque matin, des centaines de migrants se massent devant le poste de police de Kos afin d'obtenir, auprès des autorités, le sésame qui leur permettra de quitter l’île. Les envoyés spéciaux de France 24 Georges Yazbeck et Ben Barnier sont allés à leur rencontre.
"J'attends ce papier depuis une semaine", explique un migrant irakien à France 24. On n'a pas besoin de rester ici, il faut qu'on parte, laissez nous partir !" Mais les autorités locales sont débordées par l'afflux quotidien de migrants, qui restent coincés sur l'île. Le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU estime qu’ils sont près de 2 500.
Les Syriens bénéficient en Grèce d'un régime prioritaire et plus souple par rapport aux migrants afghans ou pakistanais. Depuis janvier, environ 160 000 migrants, originaires principalement des zones de guerre en Syrie, en Afghanistan ou en Irak, sont arrivés sur des îles d'Égée en provenance des côtes occidentales turques proches, selon le Haut Commissariat de l'ONU aux Réfugiés (HCR).
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Les îles grecques sont particulièrement affectées par cet afflux en raison de manque d'infrastructures d'accueil adéquates, ce qui a entraîné de nombreuses critiques envers les autorités grecques par les ONG des droits de l'Homme, dénonçant les conditions de vie misérables des migrants, contraints de dormir pendant de nombreux jours à la belle étoile ou de faire la queue pour recevoir des papiers avant de pouvoir quitter les îles.
Certains réfugiés campent sur la plage
"En attendant d'obtenir le laissez-passer, les migrants de Kos se débrouillent comme ils peuvent", raconte Ben Barnier, "certains ont les moyens de se payer une chambre d'hôtel, tandis que d'autres logent à même la plage, sous une chaleur accablante".
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Laurens est Syrien. Il a enfin obtenu le précieux sésame. Son objectif : l'Allemagne, que de nombreux migrants voient comme un pays de cocagne. "L'Allemagne est un bon pays pour nous qui voulons une vie meilleure", estime Laurens. "On y offre davantage de possibilités aux réfugiés en terme de travail et de statut".
Environ 2 600 réfugiés syriens ont appareillé mercredi matin des îles grecques à bord d'un ferry affrété par les autorités pour Thessalonique, deuxième ville du pays dans le nord, afin d'alléger la pression migratoire sur les îles de la mer Égée.
Le gouvernement grec a l'intention d'affréter un deuxième ferry pour transférer les Syriens en Grèce continentale, mais l'Union grecque de cabotage a prévenu qu'il ne reste plus de grand ferry disponible en raison de la saison touristique.
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