logo

Maroc : le braqueur qui narguait la justice demande son extradition vers la France

Le braqueur franco-marocain Nabil Ibelati a été arrêté à Marrakech. Celui narguait la justice française en envoyant des cartes postales aux magistrats pendant sa cavale veut désormais être extradé vers la France.

Fin de cavale pour Nabil Ibelati, arrêté au Maroc samedi 15 août. Le braqueur franco-marocain faisait l’objet d’un d'"un avis de recherche international" diffusé par Interpol à la suite d’un casse dans une horlogerie de luxe à Cannes en 2013. Ironie de l’histoire : alors qu’il s’était amusé à narguer la justice française sur Facebook notamment, il demande désormais à être extradé vers la France.

Son avocat Me Ludovic Loyer, a annoncé mardi 18 août que Nabil Ibelati, 30 ans, "veut être jugé en France car les faits se sont produits en France et [qu’]il veut s'expliquer devant la justice française", rapporte le quotidien "Nice-Matin". Les faits en question remontent au 31 juillet 2013. Ce jour-là, il avait dévalisé avec un complice, en plein jour et à visage découvert, l'horlogerie de luxe "Kronometry" située en face du Palais des festivals de Cannes (Alpes-Maritimes). Armés d'un pistolet et d'une grenade, les deux malfaiteurs avaient ligoté une employée de la boutique. Les deux comparses s’étaient ensuite envolés avec une centaine de montres d'une valeur totale estimée à plus de 1,7 million d'euros.

En son absence, le braqueur a été condamné le 7 août dernier par le tribunal correctionnel de Grasse à dix ans de prison et 200 000 euros d'amende, en plus du remboursement du préjudice de 1,7 million d'euros. Pas impressionné, Nabil Ibelati "envoyait des messages" au tribunal pour narguer les magistrats, rapporte le procureur Philippe Toccanier, en charge de l'affaire.

"Insolemment mis en scène sur Facebook"

Plus que des simples "messages", "Nice-Matin" croit savoir que le braqueur "leur [adressait] des cartes postales et […] s'est insolemment mis en scène sur Facebook". Sur le réseau social, en effet, Nabil Ibelati poste des photos depuis septembre 2013. Il y pose à dos de chameau ou dans une piscine avec vue sur la plage, se réjouissant de ne pas être en garde à vue. Début août, trois jours avant son procès à Grasse, il a mis en ligne une photo de lui sur une moto.

"Pas sûr que la justice française apprécie, surtout si le Maroc venait à l'extrader...", écrivait, prophétique, "Nice-Matin" dans un article du 13 août, deux jours avant son interpellation. Arrêté à Marrakech, principale ville touristique au centre du Maroc, Nabil Ibelati est désormais placé en garde à vue sur place.

Maintenant, il attend. "C'est, in fine, la justice marocaine qui décide de son extradition", précise son avocat. Le trentenaire multi-récidiviste avait déjà été condamné en 2009 à trois ans de prison ferme pour l'agression violente d'un homme à la sortie d'une discothèque de la Côte d'Azur. Pas sûr que la justice française soit plus clémente que celle à laquelle il tente d’échapper.

Avec AFP