
Sans surprise, les députés allemands ont voté mercredi en faveur du troisième plan d'aide à la Grèce. Mais la fronde persiste au sein du parti conservateur : une soixantaine d’élus a voté contre le plan soutenu par la chancelière.
"Il serait irresponsable de ne pas utiliser cette chance pour un nouveau départ en Grèce." C'est avec ces mots que Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand, a voulu convaincre, mercredi 19 août, les députés de voter en faveur du troisième plan d'aide à la Grèce. Et de fait, 454 d'entre eux, sur 631, ont donné leur feu vert à ce plan d'un montant pouvant atteindre 86 milliards d'euros sur trois ans.
C'est donc le tenant le plus virulent de la ligne dure avec la Grèce qui a présenté la mesure aux élus, tout un symbole alors que le camp conservateur de la chancelière Angela Merkel est divisé sur l'idée de continuer à soutenir financièrement Athènes. Wolfgang Schäuble a souligné que le Parlement grec avait déjà adopté une grande partie des réformes prévues, même s'il a concédé qu'"il n'y a[vait] pas de garanties" de succès.
"Si la Grèce fait face à ses responsabilités, et si le programme est mis en œuvre de manière complète et résolue, alors l'économie grecque pourra croître dans les prochaines années", a-t-il souligné.
La participation du FMI en question
C'est la deuxième fois cet été que les députés allemands sont réunis en session extraordinaire dédiée à la Grèce : le 17 juillet dernier, ils approuvaient le lancement des négociations sur ce plan d'aide. Ils étaient alors 119 à s'y opposer, un chiffre légèrement supérieur à celui de mercredi, où seuls 113 élus ont refusé de soutenir le nouveau plan.
"Pour les plus conservateurs, rien n'a changé en Grèce", souligne la journaliste, tandis que l'opinion politique partage largement cette position. "Au mois de juillet, un sondage montrait que la moitié des Allemands ne souhaitaient plus payer pour la Grèce", rappelle-t-elle.
La position d'Angela Merkel est, malgré sa grande popularité, d'autant plus compliquée que le Fonds monétaire international (FMI) a posé des conditions à sa participation au plan qui ne l'arrangent pas. Alors que Berlin ne veut pas entendre parler d'une réduction de la dette grecque, le FMI estime que cette dernière est "insoutenable" en l'état et souhaite que les créanciers d'Athènes lâchent du lest. Il s'est laissé jusqu'en octobre pour prendre une décision.
Avec AFP