Le Premier ministre turc Davutoglu a remis mardi au président Erdogan le mandat qu'il avait reçu pour former un gouvernement, les négociations avec les partis d'opposition ayant échoué. Il ouvre la voie à des législatives anticipées.
La Turquie se dirige vers des législatives anticipées. Le Premier ministre turc, Ahmet
Davutoglu, a en effet remis mardi 18 août au président Recep Tayyip Erdogan le
mandat que celui-ci lui avait confié en vue de former un nouveau gouvernement, suite à l'échec des discussions avec les partis d'opposition.
Ahmet Davutoglu avait annoncé lundi l'échec des discussions entamées avec les nationalistes du MHP. Pour la première fois depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP), qui a perdu sa majorité absolue lors des législatives du 7 juin, ne peut plus gouverner seul.
Une situation qui devrait conduire à l'organisation de nouvelles élections à l'automne, avait indiqué plus tôt dans la journée un porte-parole de l'AKP. En l'absence d'accord sur la formation d'une coalition gouvernementale d'ici au 23 août, la Constitution autorise le chef de l'État à dissoudre le gouvernement sortant, chargé d'expédier les affaires courantes, et à demander la formation d'une nouvelle équipe pluraliste pour assurer l'intérim jusqu'à la tenue d'élections anticipées à l'automne.
Erdogan pourrait confier au MHP la tâche de former un gouvernement
Le porte-parole a annoncé la tenue le 12 septembre d'un congrès au cours duquel l'AKP pourrait définir une nouvelle stratégie électorale en vue de ce scrutin.
Auparavant, Recep Tayyip Erdogan pourrait cependant confier au Parti d'action nationaliste (MHP), arrivé en seconde position en juin, la tâche de former un gouvernement, une mission qui paraît impossible.
L'échec électoral du parti islamo-conservateur s'explique principalement par la percée du Parti démocratique des peuples (HDP), formation historiquement pro-kurde mais dont l'ouverture à d'autres minorités lui a permis de franchir pour la première fois le seuil des 10 % nécessaire pour être représenté au Parlement.
Le HDP a fait savoir mardi qu'il était prêt à siéger dans un gouvernement intérimaire chargé de préparer un nouveau scrutin. Le Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, avait lui exclu un peu plus tôt d'y participer en l'absence du HDP. Les nationalistes du MHP refusent quant à eux d'en faire partie.
Avec Reuters