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Turquie : nouveau refus du parti nationaliste de faire alliance avec l’AKP

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a annoncé l'échec des discussions engagées avec le parti de l'Action nationaliste en vue de former un gouvernement de coalition. Cet échec renforce l'hypothèse d'un retour anticipé aux urnes cet automne.

À l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le parti nationaliste au Parlement a une nouvelle fois refusé lundi 17 août une proposition d'alliance avec le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

"La situation présente ne s'oriente pas vers la possibilité d'une coalition", a ainsi déclaré le chef du gouvernement après un entretien de deux heures et demie avec le président du Parti de l'Action nationaliste (MHP), Devlet Bahceli. "Il n'a pas été possible de concrétiser une seule des options que j'avais en tête lors de cette rencontre avec Bahceli", a-t-il expliqué, ajoutant que le dirigeant nationaliste avait également écarté l'idée d'un gouvernement minoritaire AKP que sa formation aurait pu soutenir au cas par cas.

Les négociations avaient déjà échoué jeudi avec le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), deuxième force au Parlement. Le Premier ministre Davutoglu doit désormais consulter le chef de l’État ainsi que les responsables de l’AKP pour déterminer la marche à suivre. Il pourrait retourner à la tâche que lui a confiée le président et constituer un gouvernement, à parité entre les quatre partis représentés au Parlement, qui serait chargé de diriger le pays jusqu'aux élections, comme le prévoit la Constitution.

Le pays a jusqu'au 23 août pour trouver une formule qui permettrait d'éviter un nouveau scrutin, avant que le président Recep Tayyip Erdogan ne décide de dissoudre l'Assemblée et ne convoque de nouveau les électeurs aux urnes.

Le 7 juin dernier, l’AKP avait perdu sa majorité gouvernementale en obtenant 40,8 % des suffrages (en baisse de 10 points par rapport à 2011) et 258 députés sur 550. Son échec s'explique principalement par la percée du Parti démocratique des peuples (HDP), formation historiquement pro-Kurde mais dont l'ouverture à d'autres minorités lui a permis de franchir pour la première fois le seuil des 10 % nécessaires pour être représentée au Parlement.

Avec AFP et Reuters