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Raid meurtrier du régime syrien près de Damas, l'opposition évoque un "massacre"

Au moins 96 personnes ont été tuées dimanche par des frappes aériennes du régime syrien sur Douma, un fief rebelle près de Damas. Le représentant de l'ONU pour les affaires humanitaires se trouvait au même moment dans la capitale syrienne.

Le régime syrien a mené dimanche 16 août un raid aérien particulièrement meurtrier contre un fief rebelle près de Damas. Selon un dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), cette attaque a fait au moins 96 morts. La coalition de l'opposition en exil dénonce un "massacre".

Cette attaque, qui a fait également 250 blessés, survient en pleine visite à Damas du responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires.

Un photographe de l'AFP sur place a décrit l'attaque comme étant la pire qu'il ait couverte à Douma, une ville située dans la région de la Ghouta orientale, principal fief des rebelles dans la province de Damas assiégé et régulièrement pilonné par les forces du régime.

Une vidéo mise en ligne dimanche par des militants montre une scène de dévastation à un carrefour où l'on peut voir des véhicules calcinés au milieu des gravats. Plusieurs façades d'immeubles se sont effondrées.

L'armée de l'air a frappé Douma, une ville située à 13 km au nord-est de Damas et quasi-quotidiennement meurtrie par des raids aériens, principale arme du régime contre les insurgés.

"Le régime a frappé six fois sur un marché populaire dans le centre de Douma et quatre fois dans les environs. Il y au moins 82 morts et plus de 250 blessés", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG proche de l'opposition, qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie. "Après la première frappe, les gens se sont rassemblés et les autres frappes ont suivi", a-t-il expliqué, précisant que de nombreux blessés se trouvaient dans un état grave.

"Assad commet un nouveau massacre à Douma"

"Assad commet un nouveau massacre à Douma, en visant un marché bondé", a dénoncé la Coalition de l'opposition syrienne en exil sur Twitter, alors qu’un rapport d’Amnesty International, publié le 12 août, avait accusé le gouvernement syrien de commettre des "crimes de guerre" dans cette région, parlant d'"attaques directes, aveugles et disproportionnées".

Les frappes de dimanche coïncident avec la visite du patron des affaires humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, sa première en Syrie. Arrivé samedi, ce dernier a affirmé qu'il venait "évaluer les besoins du peuple syrien afin de lui offrir de l'aide humanitaire", selon la traduction en arabe de l'agence officielle syrienne Sana.

>> À voir sur France 24 : "Zarif à Damas : une médiation utile dans le conflit syrien ?"

Selon des déclarations rapportées par Sana, le responsable a affiché sa détermination à éviter toute politisation du dossier humanitaire en Syrie, où le conflit entre régime, rebelles, jihadistes et Kurdes a fait plus de 240 000 morts en quatre ans, selon une ONG.

Stephen O'Brien avait souligné samedi sur Twitter l'engagement des Nations unies à poursuivre leur "soutien aux efforts humanitaires en Syrie", pays qui compte au moins 7,6 millions de déplacés sur son territoire et 422 000 civils assiégés par les belligérants, selon l'ONU.

Plus de quatre millions de Syriens ont également fui le pays depuis 2011.

Avec AFP