Les parents de l’otage américaine Kayla Mueller, retenue par l’EI et décédée en février 2015, ont révélé vendredi sur la chaîne ABC que leur fille avait été torturée pendant sa captivité et violée par le chef du groupe jihadiste.
On en sait désormais plus sur le calvaire qu’a traversé Kayla Mueller, otage aux mains du groupe terroriste État islamique (EI), avant de mourir début février dernier. Ses parents ont affirmé, vendredi 15 août, à la chaîne ABC, avoir été informés par leur gouvernement que leur fille avait été violée par Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe jihadiste, et torturée pendant ses longs mois de captivité.
Kayla Mueller travaillait pour une organisation humanitaire turque venant en aide aux réfugiés syriens lorsqu'elle a été enlevée à Alep, dans le nord de la Syrie, en août 2013. Elle est morte 18 mois plus tard à l'âge de 26 ans. L'EI avait alors affirmé qu'elle était décédée lors de bombardements menés par des avions de la coalition internationale. Washington avait contesté ces informations sans détailler les circonstances de sa mort.
La chaîne américaine ABC News a rapporté vendredi, citant des responsables du contre-terrorisme, que la jeune femme avait été violée à plusieurs reprises par le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi. Des informations confirmées par les parents de Kayla Mueller, qui aurait eu 27 ans le 14 août.
Violée et torturée
"On nous a dit que Kayla a été torturée, qu'elle était la propriété de Baghdadi. Le gouvernement nous a dit cela en juin", ont déclaré Carl et Marsha Mueller. Les faits se seraient produits dans une villa où se trouvait Abou Sayyaf, un des chefs de l'EI tué dans un raid de la coalition antijihadistes à la mi-mai.
La police fédérale américaine (FBI) a par ailleurs informé les proches de Kayla Mueller que la jeune femme avait été torturée dès le début de sa captivité, selon ABC News. "Cela met fin à toutes les rumeurs propagées par des responsables selon lesquels elle aurait coopéré" avec le groupe extrémiste, affirme la chaîne.
Le sénateur John McCain, originaire de l'Arizona (sud-ouest) comme la famille Mueller, a demandé au gouvernement Obama pourquoi Umm Sayyaf, la veuve d'Abou Sayyaf, n'était pas extradée aux États-Unis pour y être jugée. Capturée lors du raid ayant coûté la vie à son mari, Umm Sayyaf a été remise début août aux autorités irakiennes. Les interrogatoires de cette dernière ainsi que les témoignages de deux adolescentes yazidies exploitées comme esclaves sexuelles dans la villa d'Abou Sayyaf ont permis de déceler en partie les abus dont l'otage américaine a été victime durant sa détention, selon ABC News.
Le groupe EI sème la terreur en Irak et en Syrie, où il a proclamé un califat sur les territoires qu'il contrôle. Depuis l'été 2014, il a exécuté plusieurs otages occidentaux, dont les Américains James Foley, Steven Sotloff et Peter Kassig.
Avec AFP