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La première journée d'une nouvelle phase des négociations entre deux factions libyennes a eu lieu mardi à Genève. Objectif : former un seul et même gouvernement avant l'assemblée générale des Nations unies en septembre.

Les différentes factions libyennes poursuivent leur dialogue à Genève. Une nouvelle phase des pourparlers de paix inter-libyens a commencé mardi 11 août, à l’Office des Nations unies à Genève. L'émissaire de l'ONU en Libye, Bernardino Leon, tente d'arracher aux protagonistes un accord pour un gouvernement d'union nationale.

M. Leon a expliqué aux journalistes qu'il cherchait, dans les trois semaines, à travailler avec toutes les factions libyennes pour affiner les annexes de l'accord conclu en juillet au Maroc et parvenir à la formation début septembre d'un gouvernement d'unité nationale.

"Les annexes du texte sont en premier le gouvernement d'unité nationale, en second les priorités de ce nouveau gouvernement, en troisième place la composition, le fonctionnement, le budget des institutions de l'État libyen. Il y a également les arrangements de sécurité (...) et les priorités pour les institutions économiques indépendantes", a détaillé l'émissaire de l'ONU.

Il a admis que la réunion a commencé avec une journée de retard "parce qu'il était nécessaire d'avoir tout le monde", une allusion à l'arrivée tardive de la délégation du Parlement non reconnu siégeant à Tripoli, le Congrès général national (CGN), qui avait refusé de ratifier l'accord à Skirat (Maroc).

La Libye coupée en deux

Plus de trois ans après la chute du régime Kadhafi, la Libye, en proie au chaos, compte deux Parlements - et deux gouvernements - rivaux, l'un basé à Tripoli sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya, et l'autre dans l'est, le seul reconnu par la communauté internationale.

>> À voir sur France 24 : "À Tripoli, le gouvernement non reconnu Fajr Libya se pose en rempart contre l’EI"

Le 11 juillet, des parties libyennes ont paraphé au Maroc un accord "de paix et de réconciliation" au terme de plusieurs mois de négociations sous l'égide de l'ONU. Mais cela s'est fait en l'absence des représentants du CGN. Ces derniers avaient indiqué que leurs demandes de modifications de l'accord n'avaient pas été satisfaites et n'ont pas paraphé l'accord.

Réunions séparées

À Genève, les réunions de mardi ont eu lieu séparément, entre chaque faction et l’émissaire. Ce dernier espère réunir tout le monde autour de la même table, "ce soir ou demain", a-t-il dit.

"La participation des représentants du Congrès général national (...) représente un pas dans la bonne direction [mais] seules la confrontation et le dialogue entre les parties à la table des négociations permettront d'affronter les questions encore en suspens, afin que la Libye puisse finalement tourner la page et reprendre le chemin de la réconciliation et du développement démocratique", a commenté à Rome le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni.

Mohammad Ali Abdullah Addarrat, président du parti Front national libyen, un parti libéral issu de la lutte anti-Kadhafi, a clarifié les objectifs de l’émissaire des Nations unies : "Qu'au début septembre, nous ayons cet accord ratifié et [pour] aller à l'Assemblée Générale à New York le 21 septembre avec un nouveau gouvernement et un accord global".

Avec AFP