Le président Ashraf Ghani a accusé Islamabad d’être indirectement responsable de l’attentat perpétré lundi près de l'aéroport de Kaboul, qui a fait au moins cinq morts. Selon lui, ces attaques prouvent que le Pakistan abrite des kamikazes.
Les violences se poursuivent à Kaboul. Après la série d'attentats de la semaine dernière, une forte explosion s'est produite lundi 10 août près de l'entrée de l'aéroport de Kaboul, à une heure de forte affluence. Au moins cinq personnes ont péri dans cet attentat-suicide selon les autorités.
Quelques heures après l’attentat, le président afghan, Ashraf Ghani, a accusé son voisin pakistanais d'"envoyer un message belliqueux". Après son accession à la présidence, en septembre dernier, le chef d’État avait entamé un rapprochement avec Islamabad pour tenter de mettre fin au conflit avec les rebelles talibans qui dure depuis la chute de leur régime en 2001. Selon Ghani, les attaques de Kaboul prouvent que le Pakistan abrite toujours des "camps d'entraînement de kamikazes et des fabriques de bombes".
"Si notre peuple continue à être tué, notre relation avec le Pakistan perdra son sens", a-t-il prévenu dans cette mise en garde directe au Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif.
itLe Pakistan, qui a encouragé les talibans dans les années 90, est régulièrement accusé de continuer à souffler le chaud et le froid sur l'insurrection, bien qu'il s'en défende et affirme désormais oeuvrer à la réconciliation afghane.
Les civils, premières victimes du conflit
L’attentat de lundi "a eu lieu au premier barrage qui mène à l'aéroport", a déclaré Sayed Gul Agha Rouhani, chef adjoint de la police de Kaboul. L'explosion s’est produite en début d'après-midi sur la route très souvent embouteillée de l'aéroport, dont l'accès est filtré par plusieurs barrages par lesquels les passagers doivent passer pour accéder aux terminaux.
Les civils sont les premières victimes du conflit afghan. D'après la mission Unama de l'ONU dans le pays [United Nations Assistance Mission in Afghanistan], 1 592 civils ont été tués et 3 329 blessés durant les six premiers mois de l'année dans des violences.
Les rebelles talibans n'ont pas diffusé de revendication dans l'immédiat, mais ils sont à l'origine d'une série d'attentats qui ont touché Kaboul la semaine dernière, tuant 51 personnes. Il s'agit de la première vague d'attaques d'envergure depuis la désignation de leur nouveau chef, le mollah Akhtar Mansour, en remplacement du mollah Omar, dont la mort a été confirmée par les Taliban fin juillet.
Avec AFP