L’alternative à l'accord sur le nucléaire iranien serait "une nouvelle guerre au Moyen-Orient", a prévenu mercredi Barack Obama, dans un discours défendant le caractère historique et pacifique de l'accord conclu à Vienne le 14 juillet.
Barack Obama a tenté, mercredi 5 août, dans un discours prononcé devant l'American University à Washington, de défendre l'accord historique sur le nucléaire iranien, signé par Téhéran et les grandes puissances le 14 janvier à Vienne. Il a exhorté le Congrès, dominé par ses adversaires républicains, à ne pas entraver le texte, même si la probabilité que les élus américains puissent le torpiller est faible.
Le président américain a ainsi prévenu que si le Congrès américain désapprouvait ce texte, cela entraînerait une guerre au Moyen-Orient. "Un rejet de l'accord par le Congrès laisserait toute administration américaine absolument déterminée à empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire face à une seule option : une autre guerre au Moyen-Orient. Je ne dis pas cela pour être provocateur. C'est un fait", a-t-il indiqué.
Si le congrès "tue cet accord", a-t-il ajouté, "nous aurons perdu quelque chose de plus précieux : la crédibilité de l'Amérique comme leader diplomatique. La crédibilité de l'Amérique comme ancre du système international".
Si l'Iran triche sur le nucléaire "nous pourrons les attraper"
Il a assuré que Téhéran serait sanctionné si l'accord n'était pas respecté. "Tous les nations du monde qui se sont publiquement exprimées, à l'exception du gouvernement israélien, ont apporté leur soutien" à l'accord, a déclaré Barack Obama, dont le discours était retransmis et traduit en hébreux à la radio publique israélienne. Si l'Iran triche sur le nucléaire "nous pourrons les attraper et nous le ferons", a poursuivit le président. Il cependant reconnu, faisant écho aux arguments de ses détracteurs, qu'une partie des fonds débloqués par la levée des sanctions contre l'Iran serait consacrée à des "activités terroristes".
Le président Obama a pointé du doigt les va-t-en guerre de l'administration Bush et le camp républicain, qui refuse toute négociation avec la République islamique. "Beaucoup de ceux qui ont milité pour la guerre en Irak font désormais campagne contre l'accord sur le nucléaire iranien", a-t-il tonné. Pour appuyer son propos, il a invoqué le discours prononcé par son prédécesseur John F. Kennedy dans la même université en 1963. Le président démocrate avait à l’époque plaidé la paix avec l'Union soviétique face aux craintes d'un conflit nucléaire.
Le Congrès américain votera à la rentrée parlementaire, avant le 17 septembre, sur une résolution de désapprobation de cet accord. Si elle était adoptée, elle empêcherait la Maison Blanche d'ordonner la suspension des sanctions américaines contre Téhéran, comme le prévoit l'accord en contrepartie des concessions iraniennes sur le nucléaire.
Les républicains sont majoritaires dans les deux chambres du Congrès, et une telle résolution semble assurée d'être adoptée dans un premier temps. Mais le président Barack Obama a prévenu qu’il y opposerait son veto.
Avec AFP