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Les autorités de Porto Rico ont reconnu, lundi, n'avoir pu honorer l'intégralité des dettes qui arrivaient à échéance au 1er août. Parfois surnommée la "Grèce des Caraïbes", cette île a une dette totale de 72 milliards de dollars.

Porto Rico a remboursé 628 000 dollars (573 516 euros) à ses créanciers au 1er août. Un montant bien en deçà des 58 millions de dollars (53 millions d'euros) que l'archipel,  territoire juridiquement associé aux États-Unis, situé à l'est d'Haïti, devait rembourser au début du mois, ont reconnu les autorités lundi 3 août. Dans la foulée, l'agence de notation Moody's a affirmé que Porto Rico, parfois appelée la "Grèce des Caraïbes", était en situation de défaut de paiement.

L'île doit son surnom a l'immensité de la dette qui asphyxie son économie et à l'échec des politiques d'austérité menées pour tenter d'apurer les comptes publics. Porto Rico croule sous le poids de 72 milliards de dollars (65 milliards d'euros) de dettes accumulées depuis plus d'une décennie.

Bataille avec les créanciers

Le gouverneur de ce territoire, Alejandro Garcia Padilla, avait averti dès la fin juin que Porto Rico ne serait pas en mesure de rembourser un tel montant et qu'il faudrait restructurer la dette.

Mais si la situation actuelle ressemble, toutes proportions gardées, à celle de la Grèce, les origines du mal portoricain sont différentes. L'île a pâti de la fin d'un avantage fiscal octroyé par Washington, jusqu'en 2006, et qui attirait les entreprises de certains secteurs de pointe comme l'industrie pharmaceutique. Porto Rico a aussi subi l'éclatement d'une bulle immobilière dès 2004 et souffre d'un important handicap de compétitivité par rapport au reste des États-Unis.

Le défaut intervenu au 1er août est le plus important sur le sol américain depuis la faillite de la ville de Détroit en décembre 2013. Contrairement à cette ville du Michigan, Porto Rico n'a ainsi pour l'heure pas la possibilité légale de se déclarer en faillite pour restructurer sa dette à l'abri de ses créanciers.

Cette situation risque de se traduire par une bataille juridique avec les investisseurs. L'un des créanciers, Oppenheimer Funds, s'est ainsi dit déçu du non-remboursement des obligations arrivées à échéance samedi, ajoutant son intention de défendre vigoureusement ses droits.