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Après le sommet de Washington, incertitudes sur les garanties de sécurité à offrir à l'Ukraine
Au lendemain du sommet entre les dirigeants européens, Volodymyr Zelensky et Donald Trump, tous ont salué des avancées sur le principe d'offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine. Le président des États-Unis a déclaré, mardi, être prêt à fournir un soutien aérien, en excluant toute présence militaire américaine au sol.
Les secouristes ukrainiens, les employés municipaux et les habitants se rassemblent devant un immeuble résidentiel détruit après une attaque aérienne à Kharkiv, le 18 août 2025. © Ivan Samoilov, AFP

Elles étaient au programme des discussions du sommet. Les dirigeants européens, Volodymyr Zelensky et Donald Trump ont échangé, lundi, sur les garanties de sécurité à offrir à l'Ukraine. Le président des États-Unis a annoncé, mardi 19 août, être prêt à fournir un soutien aérien en guise de garanties de sécurité à l'Ukraine (en cas d'accord de paix avec la Russie). Cependant, la présence militaire américaine au sol est exclue, elle serait européenne. 

Pour sa part, la Russie a prévenu par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que tout potentiel accord de paix devrait garantir sa "sécurité" et celle des habitants russophones en Ukraine. Un prétexte déjà brandi pour lancer son invasion en février 2022.

"Ils sont prêts à envoyer des troupes sur le terrain", a assuré le président américain lors d'une interview accordée à Fox News, en faisant référence aux dirigeants européens rencontrés la veille à la Maison Blanche. Donald Trump a par ailleurs ajouté qu'il était "prêt à aider", notamment via un soutien aérien, mais a répondu "non" à une question sur l'envoi de soldats américains au sol. 

Une rencontre en Suisse ?

Le président américain, qui veut trouver une issue à la guerre au plus vite, a reçu lundi à la Maison Blanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accompagné par des dirigeants européens, après sa rencontre vendredi en Alaska avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

Tous ont salué des avancées notables sur le principe d'offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine – qui restent cependant à mettre sur le papier – et dit que le président russe avait accepté le principe d'un sommet avec Volodymyr Zelensky dans les semaines à venir.

Selon trois sources proches du dossier, le président russe a proposé, lors de son appel téléphonique avec Donald Trump lundi, de l'organiser à Moscou. Mais Volodymyr Zelensky a refusé, d'après l'une de ces sources.

Le président français, Emmanuel Macron, a lui estimé qu'elle devrait avoir lieu en Europe, par exemple, en Suisse, laquelle a dit être prête à offrir "l'immunité" au président russe, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale, à condition qu'il vienne "pour une conférence de paix".

Donald Trump a précisé que si tout se passait bien, la rencontre serait suivie d'une réunion tripartite avec lui-même.

"Déploiement d'une force de réassurance"

Entretemps, la "coalition des volontaires" (une trentaine de pays essentiellement européens soutenant l'Ukraine) s'est réunie mardi par visioconférence sous les auspices du Premier ministre britannique, Keir Starmer, et du président français, dans le but de rendre compte des discussions avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky.

La prochaine étape prévoit "que les équipes de planification rencontrent leurs homologues américains dans les prochains jours" visant notamment "à préparer le déploiement d'une force de réassurance si les hostilités prenaient fin", selon un porte-parole du Premier ministre britannique.

Pour leur part, les chefs d'état-major des armées de l'Otan se réuniront en visioconférence mercredi pour évoquer le conflit en Ukraine, a annoncé l'Alliance atlantique.

Après le sommet de Washington, incertitudes sur les garanties de sécurité à offrir à l'Ukraine
Capture d'écran de l'amiral Giuseppe Cavo Dragone, le 19 août 2025, sur X. © X

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir.

Dans un entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix en Ukraine.

Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger (pour) sa propre survie", a-t-il dit. "C'est une menace pour les Européens."

Concessions territoriales

La question des concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine pour mettre fin au conflit reste l'autre grande inconnue. Washington, comme les Européens, assure qu'elle doit être réglée directement entre Kiev et Moscou.

Dans l'est de l'Ukraine, qui concentre le pire des combats, les habitants avouaient avoir peu d'espoir. Vladimir Poutine "a violé tous les accords qu'il a signés, donc on ne peut pas lui faire confiance", a déclaré à l'AFP le soldat Vitaly, 45 ans.

Et si l'Ukraine cède des territoires pour avoir la paix, la Russie attaquera de nouveau "dans six mois ou un an", a-t-il ajouté.

De son côté, le chancelier allemand, Friedrich Merz, également présent lundi à la Maison Blanche, a estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

Pour Donald Trump, en revanche, qui a appelé Volodymyr Zelensky à faire preuve de "souplesse", l'Ukraine devra s'y résoudre, s'agissant en particulier du Donbass. 

"Vous savez, une grande partie du territoire a été conquise et ce territoire a été pris. Maintenant, ils parlent du Donbass, mais le Donbass, comme vous le savez, est actuellement détenu et contrôlé à 79 % par la Russie", a-t-il dit, en ajoutant : "On ne s'attaque pas à une nation qui est dix fois plus grande que soi."

Avec AFP