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"Esclaves mauritaniennes"

Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 30 juillet, le drame des milliers de migrants qui tentent, au péril de leur vie, de s’introduire dans le tunnel sous la Manche, la mort annoncée du mollah Omar, et un appel à l’aide d’Aminetou Mint el Moktar, de Mauritanie.

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On commence cette revue de presse internationale avec le drame des centaines de clandestins qui tentent en ce moment, au péril de leur vie, de s’introduire dans le tunnel sous la Manche pour gagner la Grande-Bretagne.
Je vous propose pour commencer de jeter un cil à la une du Sun, qui donne une idée de la tournure qu’a pris le débat du côté d’une partie de la presse britannique: «La mollesse dont les Français ont fait preuve à Calais s’avère explosive. Les Frenchies sont atroces!», titre plus ou moins le tabloïd, tant cette une est un jeu de mots intraduisible, reprenant et détournant la chanson de «Mary Poppins». Une référence pour le moins incongrue s’agissant d’une affaire aussi grave. A la une du Independent, des dizaines de migrants attendent le long d’un supermarché de Calais, qui se trouve juste à côté de l’entrée du tunnel, de pouvoir s’y introduire: «Bienvenue à Leader Price, titre le journal, nouveau centre de la honte de l’UE à l’égard des migrants». Une partie de la presse refuse d’accuser la France de tous les maux. «La question des migrants de Calais exige des Européens qu’ils se comportent en partenaires, au lieu de se limiter à des postures», prévient The Guardian. Mais les solutions existent-elles réellement?, s’interroge The Independent. En matière de lutte contre l’immigration clandestine, «tout a été tenté, rien ne marche vraiment longtemps», constate le journal.
Parmi ces migrants, des milliers d’Afghans et de Pakistanais fuient la violence et la misère dans leur pays. Le journal pakistanais Dawn raconte le désarroi d’une population qui se sent prise en étau entre le terroristes et ceux qui les combattent, sa peur des attentats-suicide et des arrestations parfois arbitraires de citoyens soupçonnés de soutenir les Taliban, dont un autre quotidien pakistanais rapporte qu’ils ont perdu leur chef suprême, le mollah Omar. D’après The News, les services secrets afghans ont annoncé, hier, qu’il s'est éteint il y a plus de deux ans, en avril 2013, dans un hôpital pakistanais, à Karachi. Une disparition qui pourrait ouvrir la voie à une guerre de succession à la tête du mouvement, et porter un coup d’arrêt aux discussions de paix qui se sont engagées entre Kaboul et les insurgés, d’après The News, dont un journaliste réputé pour être en contact régulier avec les combattants islamistes, avait déjà indiqué en début de semaine que les opposants aux discussions souhaitaient imposer le fils du mollah Omar pour le remplacer.
On termine avec l’appel à l’aide lancé par Aminetou Mint el Moktar, la présidente de l'Association de femmes chefs de famille de Mauritanie, qui vient de dénoncer une affaire de traite des femmes au magazine L’Obs. D’après l’hebdomadaire, cette militante de la lutte contre l’esclavage aurait révélé que 200 jeunes filles, récemment parties de Mauritanie, se trouveraient actuellement en Arabie saoudite où elles seraient séquestrées, et victimes de maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles. Selon Aminetou Mint el Moktar, qui a reçu en 2006 le prix des droits de l’Homme en France et a été distinguée en 2010 par Hillary Clinton pour son combat contre l’esclavage moderne, trois cent autres esclaves mauritaniennes seraient prêtes à partir en Arabie saoudite - officiellement pour y être employées comme «domestiques».
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