Les autorités afghanes ont confirmé mercredi la mort en 2013 du mollah Omar, leader historique des Taliban. L'annonce de sa disparition fait craindre des divisions au sein de l'insurrection islamiste, en plein processus de réconciliation avec Kaboul.
Le mollah Mohammad Omar, chef des Taliban afghans, est mort il y a plus de deux ans dans un hôpital pakistanais, a confirmé mercredi 29 juillet la présidence afghane. Les services de renseignement afghans (NDS) avaient annoncé son décès quelques minutes auparavant.
"Le gouvernement [...], se fondant sur des informations crédibles, confirme que le mollah Mohammad Omar, chef des Taliban, est mort en avril 2013 au Pakistan", précise le palais présidentiel dans un communiqué.
Le gouvernement afghan appelle par ailleurs "tous les groupes de l'opposition armée" à rallier le processus de paix. L'absence du commandant à la barbe charbonneuse et à l'œil crevé risque en effet d'accentuer les divisions au sein de l'insurrection islamiste quant à la poursuite ou non du processus de réconciliation avec le gouvernement de Kaboul.
Les autorités avaient annoncé dans la journée enquêter sur des articles parus cette semaine dans la presse afghane et pakistanaise faisant état de son décès.
"Des circonstances mystérieuses"
Auparavant, le porte-parole du NDS, Haseeb Sediqi, avait révélé à micro ouvert cette information jusque là murmurée. "Le mollah Omar est mort. Il est mort dans un hôpital de Karachi (sud du Pakistan) en avril 2013 [...] dans des circonstances mystérieuses", avait-il déclaré à l'AFP.
Un haut responsable du gouvernement afghan avait quant à lui déclaré sous couvert d'anonymat que le chef des talibans était "mort de maladie il y a deux ans et avait été enterré" dans le sud de l'Afghanistan, sa région d'origine.
Le "commandeur des croyants", qui avait dirigé l'Afghanistan entre 1996 et 2001, n'avait pas été vu en public depuis l'intervention américaine dans son pays fin 2001, à la suite des attentats jihadistes du 11-Septembre aux États-Unis. Depuis, des rumeurs ont régulièrement fait état du décès.
Selon certains médias, son fils pourrait prendre la tête de l'insurrection islamiste contre le gouvernement afghan soutenu par les chancelleries occidentales.
Avec Reuters et AFP