En marge d'une réunion de l'Otan, mardi, le président turc a jugé impossible de poursuivre le processus de paix engagé avec les séparatistes kurdes, accusés de menacer le pays, et réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme.
Le dialogue semble bel et bien rompu entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). En marge d’une réunion extraordinaire de l’Otan, à la demande de la Turquie, mardi 28 juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est montré pessimiste quant à la poursuite des pourparlers de paix avec les rebelles kurdes.
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"Il est impossible pour nous de poursuivre le processus de paix avec ceux qui menacent notre unité nationale", a déclaré le chef de l'État lors d'une conférence de presse organisée avant son départ pour une visite en Chine. Des déclarations nuancées par Besir Atalay, le porte-parole du parti de la Justice et du Développement (AKP), qui a affirmé un peu plus tard que le processus de paix pourrait se poursuivre si "les éléments terroristes" déposaient les armes et quittaient le pays. "Nous ne pouvons pas affirmer que le processus de paix est de facto terminé. Il y a pour l'heure une stagnation du mécanisme mais il pourrait repartir si ces intentions apparaissent", a-t-il précisé dans la presse.
Depuis l'attentat suicide de Suruç qui a fait 32 morts le 20 juillet, la Turquie a lancé des frappes contre l'organisation État islamique (EI) en Syrie et les camps du PKK en Irak. Mardi après-midi, peu de temps après les déclarations de Recep Tayyip Erdogan, l’armée turque a annoncé avoir bombardé un groupe de militants du PKK dans la province montagneuse de Sirnak, au sud-est de la Turquie.
Le président Erdogan, qui s'est inquiété à plusieurs reprises de la formation à sa frontière d'une région autonome kurde dans le nord de la Syrie, a également préconisé que les responsables politiques liés à des "groupes terroristes" soient privés de leur immunité et poursuivis en justice.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne, estime, de son côté, que la trêve qu'il observe depuis 2013 pour permettre des négociations de paix est désormais vide de sens.
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Zone de sécurité
Lors de cette conférence de presse, le président turc a également réaffirmé la nécessité de créer une zone de sécurité entre la Turquie et la Syrie, après l'éradication de l'EI.
"Le nettoyage de ces régions et la création d'une zone de sécurité permettra le retour chez eux" de 1,8 million de réfugiés syriens installés en Turquie, a estimé Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc continue, par ailleurs, de mettre les deux organisations, l'EI et le PKK, sur le même plan, alors que les Occidentaux comptent sur les Kurdes de Syrie, des alliés du PKK, pour les aider sur le terrain dans la lutte contre les jihadistes.
Erdogan a le soutien de l’Otan
Du côté de l’Otan, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a assuré la Turquie de la "forte solidarité" de l'Alliance face au "terrorisme". Cette réunion "est opportune pour répondre à l'instabilité aux portes de la Turquie et aux frontières de l'Otan", a déclaré le responsable, relevant que le "terrorisme sous toutes ses formes ne peut en aucun cas être toléré ou justifié".
Avec AFP.