L'artiste iconoclaste Ai Weiwei a annoncé mercredi sur les réseaux sociaux avoir récupéré son passeport, confisqué par les autorités quatre ans auparavant. Le célèbre dissident peut désormais quitter la Chine.
Il pourra enfin franchir les frontières de la Chine. L'artiste militant chinois Ai Weiwei, longtemps bête noire du pouvoir, a annoncé mercredi 22 juillet avoir récupéré son passeport, quatre ans après en avoir été privé par les autorités.
Le célèbre dissident iconoclaste a publié sur le réseau social Instagram une photo de lui, tenant le précieux document et légendée ainsi : "Aujourd'hui, j'ai récupéré un passeport". La photo a rapidement fait le tour du web et récolté plus de 1 000 commentaires souvent des messages de félicitation.
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A photo posted by Ai Weiwei (@aiww) on Jul 21, 2015 at 11:51pm PDT
La police n'a pas posé de conditions à la restitution de son passeport ni adressé de mise en garde, a précisé l'artiste. "Ce n'est pas une surprise parce que cela fait de nombreuses années qu'ils promettent de me le rendre", a-t-il dit. Selon Reuters, l’artiste devrait se rendre en Allemagne où réside son fils depuis un an.
"Flower for Freedom"
Ai Weiwei a mené durant 600 jours une campagne artistique, pour protester contre cette interdiction de sortir du territoire. Tous les jours, depuis le 30 novembre 2013, l’artiste a photographié des bouquets de fleurs placés dans le panier d'un bicyclette, garée devant son atelier.
"À partir du 30 novembre [2013], tous les matins, je vais placer un bouquet de fleurs dans le panier du vélo devant la porte du studio au 258, Caochangdi, jusqu’à ce que le droit de voyager me soit rétabli", avait-il alors écrit sur Twitter. Une initiative qui a rencontré un large écho sur internet, avec le hashtag #flowersforfreedom.
Peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei avait été accusé de fraude fiscale et détenu entre avril et juin 2011, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Il était depuis interdit de passeport.
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Les relations très tendues entre Ai et les autorités chinoises ont cependant semblé s'apaiser ces derniers mois. En juin, un journal officiel avait suggéré de "tourner la page" de la controverse avec le dissident. Et, dans un geste impensable encore récemment, les autorités avaient en même temps autorisé l'artiste à inaugurer sa première exposition individuelle dans l'espace 798, quartier de Pékin dédié à l'art contemporain.
Avec AFP et Reuters