
Le Conseil de sécurité des Nations unies a entériné, lundi 20 juillet, l'accord sur le nucléaire iranien conclu avec les grandes puissances il y a une semaine. Un vote qui ouvre la voie à la levée des sanctions infligées à l'Iran depuis 2006.
Encore une étape de franchie. L’accord portant sur les questions nucléaires, signé mardi 14 juillet par l’Iran et le groupe des 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et l’Allemagne) a été entériné, lundi 20 juillet, par les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
La résolution devrait entraîner la levée progressive des sanctions internationales qui asphyxient l'économie iranienne. À condition que l'Iran respecte l'accord à la lettre, ce qui sera vérifié par l’Agence international de l’énergie atomique (AEIA), les sept résolutions que l'ONU a adoptées depuis 2006 pour sanctionner l'Iran "seront abrogées".
Ces résolutions interdisent le commerce de biens ou de services liés aux activités nucléaires iraniennes, gèlent les avoirs financiers de personnalités et de sociétés iraniennes et imposent des embargos sur les armes conventionnelles et les missiles balistiques. Ces deux embargos resteront cependant en vigueur, pendant cinq ans pour le premier et huit ans pour le second.
L’abrogation onusienne participera à la levée progressive et conditionnelle des sanctions prévue par l’accord, mais le Conseil souligne qu'il pourra imposer de nouveau des sanctions à Téhéran si la République islamique ne respecte pas ses engagements durant les dix années à venir.
"Cette résolution du Conseil de sécurité est inacceptable"
"Cet accord ne répond pas à toutes nos inquiétudes, mais s'il est appliqué, il rendra le monde plus sûr", a affirmé l'ambassadrice américaine aux Nations unies Samantha Power. Ella a invité Téhéran à "saisir cette occasion", promettant que dans ce cas, les États-Unis aideraient l'Iran à "sortir de son isolement".
"Les prochaines semaines seront déterminantes", a averti, de son côté, l'ambassadeur français François Delattre. "Nous jugerons sur pièces de la volonté de l'Iran de faire de cet accord un succès".
Mais le commandant en chef des gardiens de la Révolution, Mohammed Ali Jafari, a jugé cette résolution "inacceptable […] Certaines parties du texte franchissent clairement les limites posées par la République islamique, notamment sur les capacités militaires de l'Iran. Nous ne l'accepterons jamais", a-t-il réagi auprès de l'agence de presse iranienne Tasnim.
Quoi qu’il en soit, la prochaine étape s’annonce ardue pour l’accord nucléaire : le vote du Congrès américain, traditionnellement acquis à la cause israélienne, n’est pas assuré. Le président des États-Unis, Barack Obama, milite pourtant en faveur du texte et a menacé d’utiliser son veto si les parlementaires américains devaient entraver la mise en application de l’accord.