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Le gouvernement grec a ordonné la réouverture des banques grecques lundi, après trois semaines de fermeture, tout en maintenant un contrôle des capitaux. Une augmentation de la TVA entre par ailleurs en vigueur sur une série de biens et services.

Après trois semaines de fermeture, les banques rouvrent enfin leurs portes, lundi 20 juillet en Grèce, en vertu d'un décret publié samedi par le gouvernement.

Les restrictions et contrôles de capitaux restent en place, avec des assouplissements. La limitation des retraits d'argent liquide est fixée à 420 euros par semaine, au lieu de 60 euros par jour, afin d'éviter aux Grecs de refaire chaque jour la queue au distributeur. Des exceptions sont aussi créées pour ceux devant payer des soins médicaux ou des études à l'étranger.

Ces mesures ont été présentées par le gouvernement qui a été remanié pour évincer les ministres frondeurs.

La fermeture des banques, survenue le 29 juin, avait fait suite à la suspension, par la Banque centrale européenne, des prêts d'urgence accordés aux établissements bancaires hellènes.

La TVA en hausse dans divers secteurs

Dans le même temps, la hausse de la TVA, fort controversée, entre en vigueur lundi. Elle passe de 13 % à 23 % pour les denrées non périssables et la restauration, mais aussi les courses de taxis, les préservatifs, ou encore les enterrements.

Elle reste inchangée à 13 % pour l'hôtellerie, et est légèrement réduite à 6 % pour les médicaments, les livres et les places de spectacle.

Via cette mesure, le gouvernement espère des recettes supplémentaires annuelles de quelque 2,4 milliards d'euros à partir de 2016 et de 795 millions d'euros cette année.

L'attente d'un nouveau plan d'aides pour Athènes

Le Parlement grec avait voté dans la douleur mercredi ces hausses de TVA, conformément aux engagements pris lors d'un sommet européen mouvementé à Bruxelles. En échange, ses partenaires ont promis un nouveau plan d'aide, le troisième depuis 2010.

Athènes va recevoir un prêt d'urgence de sept milliards d'euros qui seront vite engloutis par un remboursement lundi à la Banque centrale européenne (4,2 milliards d'euros) et par le règlement d'arriérés auprès du Fonds monétaire international (2 milliards).

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Pour la première fois depuis des mois, des experts de la BCE, du FMI et de la Commission européenne, une formation auparavant appelée "troïka", sont attendus à Athènes cette semaine. Ils devront évaluer l'état d'une économie grecque éprouvée par les restrictions financières.

La semaine promet aussi d’être cruciale pour l'avenir du Premier ministre Alexis Tsipras, dont la mère a assuré à un tabloïd grec qu'il "ne dormait plus" ni ne "mangeait plus". L'accord de Bruxelles exige le vote mercredi prochain de nouvelles réformes (justice civile, législation bancaire). Selon le journal Avgi, proche de Syriza, Alexis Tsipras veut faire de ce nouveau vote un "crash test" et démissionner si les défections augmentent.

Mercredi dernier, Alexis Tsipras a perdu 39 voix sur les 149 députés que compte son parti de gauche radicale, certains élus estimant qu'il avait trahi le référendum du 5 juillet, lors duquel les Grecs avaient massivement voté contre une poursuite de l'austérité.

Avec AFP