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Au moins 57 civils tués dans des bombardements rebelles à Aden

Au moins 57 civils ont été tués dimanche dans des bombardements à Aden menés par les Houthis. Ces bombardements interviennent alors que les forces pro-gouvernementales sont à l'offensive pour sécuriser la ville portuaire.

Au moins 57 civils ont été tués, dont 12 enfants, dimanche 19 juillet, dans des bombardements attribués aux rebelles chiites Houthis à Aden, où ils continuent de tenir tête aux forces du gouvernement en exil qui a pourtant déclaré la "libération" de la grande ville du sud du Yémen.

Ces bombardements interviennent alors que les forces pro-gouvernementales sont à l'offensive pour sécuriser Aden, et ont progressé vers le siège de la présidence, selon des sources militaires. Ils interviennent aussi alors qu'une délégation du gouvernement en exil se trouve depuis vendredi dans la cité portuaire.

Les roquettes de type Katioucha et les obus de mortier tirés sur Dar Saad, quartier du nord d'Aden, ont également fait plus de 215 blessés parmi les civils, a indiqué le responsable des services de santé de la ville Al-Khadr Lassouer.

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"Bombarder des zones résidentielles du quartier de Dar Saad est un acte suicidaire de la part des Houthis", a déclaré le gouverneur d'Aden par intérim, Nayef al-Bakri, à des journalistes.

La délégation du gouvernement exilé en Arabie saoudite, incluant les ministres de l'Intérieur et des Transports a tenu samedi une première réunion avec les autorités locales d'Aden pour examiner "les moyens de sécuriser" la ville, selon l'agence officielle Saba.

La remise en état de l'aéroport et du port pour y acheminer de l'aide humanitaire et le rétablissement du courant électrique et des réseaux de distribution d'eau potable ont été au centre de la réunion.

La trêve humanitaire annoncée n’a jamais pu se concrétiser

Le retour de membres du gouvernement suscite l'espoir d'une normalisation. Des centaines de familles déplacées par la guerre ont ainsi pu regagner leurs quartiers, mais pour se rendre compte des dégâts provoqués dans leurs maisons par les violents combats, selon des habitants.

Certains ne cachent pas leur déception : "Rien n'a changé, il n'y a ni vivres, ni hôpitaux, ni électricité, ni eau. Sans les deux puits du quartier, les gens seraient morts de soif", déplore Moatez al-Maysouri, un habitant du quartier Crater.

Le conflit qui oppose depuis quatre mois les forces gouvernementales et leurs alliés, soutenus par une coalition arabe menée par Ryad, aux rebelles chiites Houthis appuyés par des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, a eu en quatre mois des conséquences humanitaires désastreuses.

Une trêve humanitaire, annoncée par l'ONU pour le 10 juillet, n'a jamais pu se concrétiser avec la poursuite du conflit armé, qui a fait plus de 3 200 morts, dont la moitié de civils selon l'organisation internationale.

Mardi, pour la première fois depuis l'entrée fin mars des rebelles dans Aden, les forces pro-gouvernementales ont lancé une offensive dans la cité portuaire. Et dimanche, "la Résistance populaire (pro-gouvernementale) a réussi à pénétrer dans (le quartier de) Tawahi et à avancer vers le palais de la République et le QG de la 4e division militaire", a déclaré à l'AFP une source militaire.

Avec AFP