logo

Un message troublant envoyé par le tireur de Chattanooga avant la fusillade

Les enquêteurs américains s'intéressaient dimanche à un message envoyé quelques heures avant la fusillade par Mohammad Youssuf Abdulazeez, l'auteur de la fusillade de Chattanooga, dont les parents ont par ailleurs révélé qu'il était dépressif.

Les motivations de l'auteur de la fusillade à Chattanooga n'étaient toujours pas claires, dimanche 19 juillet, mais les enquêteurs américains ont découvert un message pour le moins troublant.

Selon le "New York Times", les enquêteurs se penchent sur un sms qui pourrait avoir été envoyé par le tireur à un ami, quelques heures avant la tuerie. Le texte comprendrait un verset islamique disant : "Quiconque fait preuve d'hostilité à l'égard d'un de mes amis, je lui déclare la guerre". L'ami qui a reçu ce message a été interrogé, rien n'a pour l'heure filtré de son interrogatoire.

Les enquêteurs épluchent également les données de ses ordinateur, téléphone et comptes sur les réseaux sociaux pour savoir s'il n'aurait pas été en contact avec des organisations extrémistes durant son séjour en Jordanie, ou s'il ne se serait pas rendu dans des pays limitrophes comme la Syrie.

Les autorités, qui n'excluent pas un possible acte de "terrorisme intérieur", tentent de mieux cerner sa personnalité et s'intéressent notamment à un déplacement en Jordanie de ce jeune homme qui n'était pas particulièrement surveillé.

Suite à ce voyage, certains amis du jeune homme avancent qu'il est revenu changé, sans montrer non plus de signes évidents de radicalisation, selon le "New York Times". Des membres du FBI sont en relation avec les autorités jordaniennes pour en savoir plus sur ses déplacements lors de ce voyage.

Dépressif depuis de nombreuses années

Mohammad Youssuf Abdulazeez, 24 ans, a tué jeudi quatre membres des Marines et un autre militaire avant d'être abattu par la police à Chattanooga, ville d'environ 165 000 habitants du Tennesse (sud).

Le jeune homme né au Koweït, diplômé en ingénierie de l'université du Tennessee en 2012 et fan de sports de combat, habitait dans une banlieue tranquille.

Samedi, la famille de Mohammad Youssuf Abdulazeez a dévoilé qu'il souffrait de dépression "depuis de nombreuses années". "Cela nous attriste au plus haut point de savoir que sa douleur s'est traduite par cet abominable acte de violence", a écrit la famille dans un communiqué cité par un journaliste de la radio NPR.

"La personne qui a commis cet horrible crime n'était pas le fils que nous connaissions et aimions", ajoute-t-elle, en présentant ses condoléances aux familles des victimes et en assurant qu'elle allait continuer à coopérer avec la justice.

"Pour le moment il n'y a aucune indication que son geste ait été motivé ou commandé par qui que ce soit", a précisé Ed Reinhold, l'agent du FBI en charge de l'enquête.

Si Mohammad Youssuf Abdulazeez n'avait pas été repéré par les autorités, son père, Youssuf S. Abdulazeez, né en Palestine, avait lui un temps fait l'objet d'une surveillance après avoir donné de l'argent à des associations apparentées au Hamas, groupe islamiste que les États-Unis classent parmi les organisations terroristes.

Son père semblait aussi avoir des antécédents de violence et sa mère avait fait une demande de divorce en 2009, qu'elle a ensuite abandonnée, se plaignant d'être battue régulièrement par son mari.

Avec AFP